1981 Voyage de Vannes à Athènes

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Troisième partie de Parcours

“Sur les traces d’Ulysse”

1981 Voyage de Vannes à Athènes
avec le voilier ARMINEL 11,80 CC
Voyage en Méditerranée
avec deux jeunes enfants

Nombreuses péripéties et nombreuses photos

ARMINEL 11,80 Une belle vague d’étrave. Voyage en Méditerranée en 1981
Vent arrière. Force 7. Avec une pareille vague d’étrave, le vitesse est de 11 nœuds !
Architecte D. PROVIN 1980 Photo D. PROVIN
ARMINEL 11,80 Enfants à bord Voyage 1981
Architecte D. PROVIN 1980
 Photo D. PROVIN
L’auteur du site, Dominique PROVIN 2020
Architecte naval. Marin
. Constructeur

“Sur les traces d’Ulysse”

SOMMAIRE

Cliquer sur les étoiles * pour aller au paragraphe que vous recherchez

ARMINEL Caractéristiques. Quille.
Construction. Bois-moulé
Carène qui marsouine.
* Aménagements. Carte du Voyage.
Jeunes enfants. Architecte naval

Évolution des bateaux.
Carte. Traversée du Golfe de Gascogne
* Cargo de nuit. Tempête.
Povoa de Varzim.
Un imposteur à bord.
Face aux vagues. Incidence. Aristote.
Vers le Sud. Lisbonne. Gibraltar.
Carte. Baléares Ibiza. Equipier
* Carte. L’Odyssée, Homère.
Zigzagodromer.
Refaire quelques parcours d’Ulysse.
Bonifacio. Rome.

* Enfants à bord. Carte. Îles Pontines.
Pompéi. Iles Ischia et Stromboli,
Iles Éoliennes, Sicile, Palerme.
Histoire 200 ans de Paix, Monreale.
Cefalù. Messine.
* Navigation Étoiles. Ferrys à Messine.
Taormina. Cargo fou.
Carte. Ithaque. Contrôles.
Delphes. Canal de Corinthe.
Athènes. Acropole.
* Clin d’œil au futur. Ulysse, Homère.
Retour Péloponnèse. Carte du voyage.
* Canal du Midi. Golfe Morbihan.
Architecte créatif. Chantier Naval
Avec le PC Programme Archi m’Aide
Naviguer sur les océans.

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Voilier ARMINEL 11,80 CC Cotre Cockpit Central
Bateau de Grand voyage Tour du Monde TDM

1980 – Dominique dessinera le voilier ARMINEL 11,80 CC Cotre
en bois-moulé stratifié époxy qui sera construit en chantier naval

ARMINEL CC sera homologué en 1ère Catégorie
pour le Tour du Monde TDM
ARMINEL 11,80 Cockpit Central
Version avec bulle à 360° faisant poste de pilotage
et barre à roue intérieure
Gréement de cotre avec trinquette pour l’effet venturi

Architecte naval D. PROVIN
Document Photo et Bureau d’Etude D. PROVIN

ARMINEL 11,80 CC
Une carène avec des lignes d’eau
dessinées à la gite avec les diagonales

Une carène équilibrée qui marsouine et ne tape pas

Architecture ARMINEL Cockpit Central Sections
La carène est tracée avec les diagonales,

ce qui permet d’étudier les lignes d’eau à la gite.
Une carène équilibrée qui marsouine et ne tape pas.
Architecte naval D. PROVIN

Document Bureau d’Etude D. PROVIN
ARMINEL CC Cockpit Central Cotre
Trois cabines
Il y aura plus de 12 versions d’aménagements.
Le cockpit central offre plus de sécurité aux enfants
ainsi qu’aux adultes dans le mauvais temps.

ARMINEL CC Château arrière et Poste de pilotage intérieur avec bulle à 360°
Barre à roue intérieure
ARMINEL 11,80 Cockpit Central
Version avec poste de pilotage et barre à roue intérieure
Plans d’aménagement Vue en coupe et vue de dessus

Architecte naval D. PROVIN
Document Bureau d’Etude D. PROVIN
Version avec Poste de pilotage
Barre à roue intérieure pour toutes les versions
ARMINEL Cockpit Central
Version avec poste de pilotage et barre à roue intérieure
Plans d’aménagement Sections Vue en coupes

Architecte naval D. PROVIN
Document Bureau d’Etude D. PROVIN
Gréement renforcé de cotre
Mât de 15 m à un étage de barre de flèche
ARMINEL Cockpit Central
Plan gréement renforcé de cotre avec trinquette
Mât de 15 m à forte section
Bas-haubans avant et bas-haubans arrière
Architecte naval D. PROVIN
Document Bureau d’Etude D. PROVIN


ARMINEL 11,80 CC Cockpit Central Cotre
Trois cabines
Château arrière et Poste de pilotage intérieur avec bulle à 360°
ARMINEL 11,80 CC
Plan de pont avec plus de 30 équipements

Architecte naval D. PROVIN
Document Bureau d’Étude D. PROVIN
ARMINEL 11,80 CC Cotre
Structure renforcée époxy
ARMINEL 11,80 CC
Structure en bois-moulé résine époxy et détails

Architecte naval D. PROVIN
Document Bureau d’Étude D. PROVIN
ARMINEL 11,80 CC
Structure en bois-moulé et détails
des sections renforcées
Architecte naval D. PROVIN
Document Bureau d’Étude D. PROVIN

ARMINEL 11,80 CC Cotre
Moteur diesel et les 35 points réglementés des équipements
ARMINEL 11,80 CC
Moteur, réservoirs et plus de 30 équipements périphériques au moteur

Architecte naval D. PROVIN
Document Bureau d’Étude D. PROVIN
ARMINEL 11,80 CC Cockpit Central
Safran renforcé avec aileron de safran renforcé pour Tour du Monde

Le safran est démontable en mer
ARMINEL 11,80 CC
Safran renforcé avec aileron de safran renforcé pour Tour du Monde
TDM
Architecte naval D. PROVIN
Document Bureau d’Étude D. PROVIN
ARMINEL cc 11,80
Sous spi en Grèce

Architecte naval D. PROVIN
Photo D. PROVIN


1981“Sur les traces d’Ulysse”
C’est avec ce bateau que se fera le voyage en Méditerranée
de Vannes à Athènes et retour


ARMINEL 11,80 CC Cockpit Central est un voilier homologué en 1ère catégorie pour les Grands Voyages en Tour du Monde, TDM.
C’est un cotre avec trinquette.
Dominique réalise un voilier à trois cabines spacieuses, avec une circulation fluide.
La trinquette procure un effet venturi qui recolle les filets d’air au mât et améliore le cap au près.
Le cockpit central offre plus de sécurité aux enfants ainsi qu’aux adultes dans le mauvais temps.
Poste de pilotage intérieur avec barre à roue à coté de la Table à cartes
Le château arrière donne un grand plan de pont pour les jeux
et du volume en cabine arrière.
C’est un voilier qui ne tape pas et qui marsouine dans le haut de la vague.
Un supplément de confort pour les longs voyages.

1981 Sur les Traces d’Ulysse
C’est avec ce bateau que se fera le voyage en Méditerranée.

ARMINEL 1100 CC Golfe de Gascogne.
Pont bien lessivé par les embruns de la nuit.
Dominique sur le pont.
Ciel rose du lever de soleil
Photo F.R. 1981
ARMINEL 1100 CC en Méditerranée.
Mât de 15 m Spinnaker
Mise place d’une bonnette sous le tangon
Photo F.R.1981

L’année 1981 est marquée par une coupure avec la vie en Bureau d’Etude.
Dominique et ses deux enfants partent pour un voyage en mer depuis Vannes,
au fond du Golfe du Morbihan, jusqu’à Athènes en Grèce.

Ce fut un beau voyage plein de rebondissements !

1981 Année sabbatique sur ARMINEL 11,80 CC

ARMINEL signifie Dame Blanche en breton.
C’est le nom de l’Hermine blanche, symbole de la ville de Vannes,
située au coeur du Golfe du Morbihan en Bretagne sud.

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1980 – Première mise à l’eau

1980 – ARMINEL 11,80 CC Mise à l’eau à La Rochelle
pour être exposé au Salon du Grand-Pavois de La Rochelle

Le voyage se fera sur une version rouf classique à l’avant
et château arrière afin de disposer d’un grand plan de pont
et un Poste de pilotage avec une bulle de vision à 360°.
Timonerie avec barre à roue intérieure près de la table à cartes
En 1981 la capote de descente n’existait pas.
Le GPS n’existait pas.
1980 – ARMINEL 11,80 CC Cotre
Version rouf classique
avec une bulle de vision à 360°, Poste de pilotage

Timonerie et barre à roue intérieure
Mise à l’eau à La Rochelle pour être exposé au Salon du GrandPavois de La Rochelle
Photo D. PROVIN

ARMINEL 11,80 CC Cotre
Cockpit Central et coffre arrière

Caractéristiques

Longueur : 11,80 Largeur : 3,90 Tirant d’eau : 1,70
Construction en bois-moulé traité tissus de verre et résine époxy
Coque renforcée par des couples en lamellé.
Varangues en bois dur dans les fonds. Triple bois de quille
Lest 3,8 t. en plomb et fonte
Déplacement : 8,7 t. Déplacement en charge : 10,8 t.
Moteur diesel Perkins 4208 – 40 CV Hélice deux pales
Mât renforcé : 15 m Un étage de barres de flèche avec bas haubans avant et arrière
Etai de trinquette. Double pataras

ARMINEL 11,80 CC est un voilier avec une coque en forme.
La construction est en bois-moulé tissus de verre, résine époxy.
Trois cabines
C’est un voilier de 11,80 m par 3,95 m, avec un cockpit central,
ce qui laisse la place pour trois cabines.
Confort et sécurité
Dans le mauvais temps, le cockpit central est plus sécurisant,
en particulier pour les enfants. C’est l’endroit qui subit le moins de tangage.

Chacun appréciera plus de confort et plus de sécurité en mer avec le cockpit central.

Tirant d’eau : 1,70 m pour accéder aux petites criques et petits ports. Le lest est en plomb plus dense que la fonte donc plus efficace.

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Plusieurs versions ARMINEL
Version du Voyage 1981 de Vannes à Athènes
avec château arrière et bulle de pilotage Vision à 360°

Aménagements plus de 10 variantes

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Autres versions avec bulle ou Poste de pilotage
ARMINEL 1100 CC Cotre
ARMINEL 11,50 CC Cotre Château arrière Poste de pilotage
ARMINEL 11,80 CC Cotre Château arrière et bulle de pilotage
Version ARMINEL 12,20 avec un grand coffre arrière et plateforme
Voir le voilier La Licorne

Chercher dans la rubrique Bateaux ou bien Bois-moulé époxy
ou cliquer sur la loupe en fin de bandeau : Rechercher

ARMINEL Homologué 1ère catégorie Tour du Monde
Plusieurs versions 1100 ; 11,50 ; 11,80 Château arrière. Bulle à 360 °
Version ci-dessus : Poste de pilotage
Timonerie Barre intérieure

Architecte naval D. PROVIN
Document Bureau d’Étude D. PROVIN

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ARMINEL 11,80 CC Cotre Cockpit Central
Aménagement en trois cabines
Poste de pilotage avec bulle à 360°
Version 11,80 avec un grand coffre arrière

Timonerie Barre intérieure
Circulation libre autour du cockpit
Architecte naval D. PROVIN
Document Bureau d’Étude D. PROVIN

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1981 – “Sur les traces d’Ulysse”

Revenons au Voyage ARMINEL
de Vannes à Athènes et retour
avec deux jeunes enfants

ARMINEL 11,80 CC Cotre
Version du Voyage 1981 :
Château arrière et bulle de pilotage à 360°
Aménagement en trois cabines

ARMINEL
Plus de 20 variantes d’aménagements construits sur un module de 50 cm

Vue des aménagements
Document Bureau d’Étude D. PROVIN
Pose de la quille à La Rochelle pour exposer
ARMINEL 11,80 CC Cotre
au Salon du Grand-Pavois de La Rochelle de 1980

Quille profil dit NACA

Mise en place de la quille. Un caisson métallique rempli de plomb fondu et de grenaille de fonte. Soudé étanche. Anecdote : il manquait 1,2 tonne à la quille. Le professionnel avait “oublié” le plomb ! “Trop cher” !
Refaire une quille ! Refaire une pose de quille !

Photo D. PROVIN

Architecture de la quille. La quille dessinée par Dominique est un profil dit NACA sélectionné pour le voilier de croisière. Pour un programme de course, l’architecte choisira un tout autre profil NACA. Pour chaque programme, choisir le profil NACA adapté.

1980 INCROYABLE ANECDOTE
Anecdote concernant la première quille de l’ARMINEL
La quille avait été fabriquée par un chaudronnier professionnel. Pour commencer, la quille arriva avec 8 jours de retard, sans le Certificat de Pesée effectuée sur la balance officielle des transporteurs.
Le voilier était déjà levé par le travelift, la grue roulante du port. Le grutier avertit alors Dominique qu’il manquait 1,2 tonne de lest à la quille ! Le professionnel avait “oublié” le plomb ! Trop cher, avait dit le chaudronnier ! Un vrai voleur !
Dans tous les cas, les plans sont homologués et aucun fabricant n’est autorisé à livrer une quille sans en respecter le poids et la faire peser.

Il fallut refaire une quille ! Et refaire une pose de quille !

Le lest en plomb est tout d’abord coulé dans un caisson métallique car le plomb est plus lourd que la fonte ou l’acier. La densité du plomb est de 11 tonnes par mètre cube, la densité de la fonte est de 7,7 tonnes par mètre cube. La stabilité n’en sera que meilleure de 30 %.
Pour lester la quille, le plomb a été coulé tout d’abord dans le caisson, puis ont été déposées les gueuses de fonte qui – oh ! surprise ! – ont flotté sur le plomb liquide.
Oui, la fonte flotte car elle est plus légère que le plomb.

Gréement et bulle panoramique

C’est un gréement de cotre avec une trinquette. Le mât fait 15 m.
Une bulle en plexiglas de 80 cm de diamètre, placée près du poste de pilotage intérieur, assure la visibilité à 360°dans le mauvais temps.
Déplacement 8,5 tonnes. En charge, pour un grand voyage, le déplacement peut aller jusqu’à 11 tonnes.
Il y a des réservoirs eau et gas-oil en supplément, de l’outillage, des câbles et voiles en plus, des vivres en abondance.

Construction : bois-moulé stratifié
au Chantier vendéen du Marais

ARMINEL 11,80 CC Premiers réglages.
Pont TBS antidérapant à losanges. Très efficace pour ne pas glisser.
Photo D. PROVIN 1980

Essais en mer
Sur son voilier ARMINEL 11,80 CC Cockpit Central, en bois-moulé, Dominique part faire des essais du vendredi au dimanche, de Vannes à La Rochelle et retour à la maison.
Ce sera l’occasion de tester et de sélectionner des équipiers pour le futur voyage en Méditerranée.
Il y a donc deux nuits à passer en mer ! Sur un des retours, le vent est annoncé pour un Force 7.
C’est le meilleur moment pour tester les équipiers et le matériel.
Les frileux resteront à terre à La Rochelle. Pour les autres le baptême sera réussi.
Construction
Ce voilier a été construit par un jeune patron de chantier installé à Chaillé-les-Marais, en Vendée.
Ce jeune patron de chantier naval quittera par la suite la région pour s’installer ailleurs.
Voilier très solide et remarquablement bien construit.
« Merci pour la qualité du travail. Je recommande ce constructeur » nous dira Dominique.

Le voilier ARMINEL est un cotre à la structure renforcée, calculée d’après les normes du Lloyd.
Il y a une membrure-couple en lamellé tous les 50 cm. Le couple est une membrure renforcée en continu de bâbord à tribord.
Gréement de cotre avec une trinquette
ARMINEL a un mât de 15 m à un seul étage de barres de flèche et une trinquette arrisée, c’est-à-dire qui reçoit un ris, permettant une réduction de toile, pour faire tourmentin dans le très mauvais temps.
Et ce tourmentin servira beaucoup !

Vincent, le constructeur
Le constructeur d’ARMINEL 11,80 CC
Une bien belle et solide construction
Du beau travail. Merci Vincent
Photo D. PROVIN 1980
ARMINEL 11,80
Avant Exposition au Salon du GrandPavois 1980
Photo D. PROVIN 1980

ARMINEL 11,80 avec un mât de forte section
et un seul étage de barre de flèches transversales

Photo D. PROVIN 1980
1980
Certificats d’Homologation, délivrés par le Ministère de la Mer à Paris,
des voiliers ARMINEL 11,80 et AUBOIS 10,50
pour le Chantier du Marais de Vincent Joyeux.
Homologation 1ère catégorie
du Voilier ARMINEL 11,80
pour le Chantier du Marais de Vincent Joyeux
Certificat du Ministère de la Mer de 1980
Paris
Homologation 1ère catégorie
du Voilier AUBOIS 10,50
pour le Chantier du Marais de Vincent Joyeux
Certificat du Ministère de la Mer de 1980
Paris

Vice caché. Mais le voilier ARMINEL 11,80 a un vice caché. A l’avant, se trouve une cloison étanche avant qui est homologuée sur le plan de construction.
La cloison avant qui se trouve dans le bateau n’est pas étanche dans le haut et cela ne se remarque pas, même après une visite minutieuse. Les plans de Dominique, l’architecte naval, avaient pourtant été Homologués au Ministère de la Mer, avec une cloison étanche entre la chaîne et l’ancre, rangées dans le pic à l’avant, et les aménagements intérieurs à l’arrière de cette cloison.
C’est une obligation pour tous les bateaux.
Cette absence d’étanchéité eut des conséquences désastreuses dans du force 8+, le voilier naviguant au près dans le vent pendant deux jours et une nuit. Le coffre à chaîne fut submergé par les vagues et rempli d’eau de mer à ras bord. Cette eau se déversait sournoisement dans les aménagements par le haut de la cloison. L’alerte fut donnée lorsque les planchers du carré se mirent à flotter ! Deux jours furent nécessaires pour vider et assécher les fonds avec seaux, pompes électriques et pompe à main.
Le soleil revenu fera le reste.
Cette fuite de cloison sera étanchée et n’empêchera pas le voilier de rallier la Méditerranée pour continuer le voyage sans autre incident.

ARMINEL est accompagné
Marsouins qui accompagnent le voilier
Une grande joie pour tous
Photo D. PROVIN

Une carène qui marsouine !


ARMINEL 11,80 Bois-moulé stratifié
Dès 1980, ARMINEL 11,80 est une coque aboutie pour le grand voyage et les traversées. Avec un supplément de volume de 900 kg à l’avant, un grand équilibre des lignes d’eau à la gîte, c’est une coque qui ne tape pas
dans la vague et qui arrondit subtilement sa route au près dans le vent.
Développée par Dominique, on peut dire que ce type de carène marsouine,
un peu comme les marsouins qui jouent dans les vagues,
ce qui veut dire que le voilier passe sans taper dans la vague.
Une carène qui tape dans les vagues est insupportable à vivre
sur de longues distances.  
 
ARMINEL 11,80 CC Cotre, avec Trinquette et Yanki intermédiaire
L’équipage apprivoise l’efficacité de la trinquette et de son effet venturi
Architecte naval D. PROVIN
Photo D. PROVIN

Les essais en mer de l’ARMINEL

ARMINEL 11,80 sera essayé durant deux saisons, automne et hiver 1980. Départ le vendredi après-midi d’Arradon dans le Golfe du Morbihan et arrivée à La Rochelle au Port des Minimes. Retour le samedi après le déjeuner et arrivée dans le Golfe du Morbihan le dimanche après-midi.
Voilà des week-ends bien remplis.
Un seul incident.
Au retour, près de l’île d’Yeu, en plein force 7, la barre à roue ne répond plus !
Le voilier est mis au ralenti avec le seul réglage de ses voiles.
Mettre la barre franche en place, l’emboiter dans le carré de la mèche de safran, serrer le boulon de ferrure de barre et reprendre le contrôle du bateau.
Le Capitaine est seul pour réaliser cette opération.
Mais où est passé l’équipage ? Bien à l’abri dans le bateau.
C’est normal, il n’y a qu’un boulon à serrer. Inutile de tous se faire rincer.
Avec le vent et les vagues, les sauts et sursauts du bateau, l’opération qui prend 5 minutes au port va prendre une heure.
Impossible de se tenir debout ou même à genoux sur le château arrière.
C’est donc à plat ventre que Dominique s’efforce d’emboiter la ferrure de barre sur le carré de la mèche de gouvernail et de serrer le boulon de barre franche en rattrapant les outils qui glissent à chaque rebond du bateau.
Penser à mettre une ficelle à chaque outil pour la passer à son poignet.
La décision de faire une pose au port de l’île d’Yeu est prise.
En cas de réparation, le port offre la gratuité de stationnement, c’est la règle pour les bateaux en difficulté.

Après un petit déjeuner, exploration de la barre et du secteur de barre qui sont totalement accessibles. Les câbles neufs et les serrages des câbles de barre se sont distendus.
Normal, tout est neuf et doit se roder.
Remettre les deux câbles dans les deux gorges du secteur de barre et retendre les câbles par les deux vis de tension.
Opération réussie en 15 minutes.
Le bateau est prêt à reprendre la mer, ce qu’il fera aussitôt.
L’équipage est rassuré.
Tout fonctionne bien et ce sera toujours le cas pour les années à venir !

Une carène qui marsouine

Passer en douceur dans chaque vague est indispensable pour le confort de vie lors des traversées. Ce ne sont pas les formes à l’avant qui font taper les bateaux. Ce sont les formes à l’arrière ! Lorsque la vague passe et soulève l’arrière, c’est comme si le voilier recevait un coup de raquette parti de l’arrière, ce qui par conséquent fait taper l’avant. L’ARMINEL inaugure la carène qui marsouine, calculée et dessinée à la gîte, ressentie dans ses tripes par l’architecte.
Cette coque se révèle équilibrée à toutes les allures et est facile à mener avec un pilote automatique.
Les navigateurs qui ont fait de longues croisières sur ce type de coque viendront le lui confirmer.

ARMINEL 11,80 CC Cotre, au petit matin
L’équipage apprivoise l’efficacité de la trinquette et de son effet venturi
Architecte naval D. PROVIN
Photo D. PROVIN 1980
ARMINEL 11,80 CC
Premiers essais avec la trinquette. Vent faible.
Photo D. PROVIN 1980

Matériau, le bois-moulé stratifié

Matériau, le bois-moulé est un isolant.
Le bois est également un isolant à la chaleur lorsque, en été ou en Méditerranée, le soleil frappe la coque.
Le bois ne dégage pas les odeurs de résine polyester, ni les odeurs de solvants dues au styrène.
C’est du bois-moulé stratifié et en hiver la chaleur est plus facilement gardée à l’intérieur, par la cuisine, le four, le chauffage Sébasto à air pulsé.
Le bois-moulé est aussi un bon isolant phonique.

Se chauffer en ouvrant les panneaux du compartiment moteur

On peut aussi tout simplement se chauffer en ouvrant les panneaux du compartiment moteur lorsque le moteur tourne.
Au port, on utilise un radiateur à bain d’huile plus performant qu’un radiateur électrique et moins consommateur d’énergie.


*Aménagements

Le Cockpit Central 
C’est la meilleure place pour protéger l’équipage des mauvaises vagues, surtout avec de jeunes enfants que l’on fera rentrer dans le carré si la mer devient trop agitée.

Poste de pilotage avec bulle
A l’intérieur du bateau, à droite de la descente, il y a une très grande table à cartes avec une barre à roue intérieure ainsi qu’une bulle au-dessus du poste de pilotage, donnant une vision à 360°.
A cette époque, on ignore le radar standard à prix raisonnable. Il n’y a pas de GPS ni d’AIS.
Seule l’observation permet de voir les bateaux de passage, d’où l’importance de la bulle panoramique.

Bâbord : salle d’eau, douche, grand lavabo, WC.
Tribord : Table à cartes, descente et mains courantes.
Poste de pilotage et au-dessus, la bulle à 360°.
Photos D. PROVIN 1980

Bâbord, Tribord

Batterie.  Pour reconnaître la gauche de la droite sur un bateau, il y a l’astuce du mot batterie, à prononcer en regardant vers l’avant du bateau : ba pour bâbord et tri pour tribord.
Ainsi, chacun reconnaîtra la gauche de la droite sur un bateau !

Aménagement fluide
A l’intérieur, tourner tout autour du cockpit

Un aménagement fluide
Il est possible de tourner tout autour du cockpit et de faire dans la coursive tribord une couchette de navigateur prévue pour les veilles et les moments de mauvais temps. Le couchage est réalisé avec du skaï étanche à l’eau permettant de se reposer habillé en ciré et bottes.
Il est primordial d’être prêt à manœuvrer à tout moment, pour aller sur le pont, sous la pluie et dans les embruns. La vitesse d’intervention est un élément de sécurité, cruciale pendant les Grands Voyages en Tour du Monde TDM ou du moins lors des navigations dans des vagues dangereuses et déferlantes.

Atelier
Sous la couchette de coursive, se trouve un véritable atelier avec tous les outils et un étau bien utile pour les entretiens du bateau.

Le moteur un PERKINS 4020
Sous le cockpit, se trouve le moteur de 40 CV Perkins pour 11 tonnes de voilier en charge, accessible des quatre côtés par de grands panneaux !
A chacun d’apprécier l’accessibilité pour l’entretien du moteur.
Les moteurs diesel anglais Perkins sont représentés dans le monde entier et sur tous les réseaux du Commonwealth anglais. C’est un plus pour l’entretien et les pièces de rechange.

Salle d’eau
Dans la coursive bâbord, se trouve la salle d’eau avec une douche et un grand lavabo pour y faire la lessive.

Penderie chauffée des cirés
On trouve aussi dans cette coursive la penderie des cirés et bottes qui sèchent facilement quand on ouvre les panneaux du moteur. Un diesel monte à plus de 85 degrés et sèche en 4 heures des bottes et des cirés mouillés.

La cabine de propriétaire
A l’arrière se trouve une grande cabine de propriétaire, avec un grand lit, des placards et des penderies pour chaque occupant. L’accès se fait par bâbord ou par tribord, ce qui permet une circulation fluide. Entre les deux portes se trouve, dans le placard, un chauffage à air pulsé Webasto.

Château arrière
Cette vaste cabine se trouve sous le château arrière. Sur le pont, cette largeur de château qui va d’un bord à l’autre de la coque donne une grande surface plane et l’on y disposera une petite piscine gonflable pour les jeux des enfants.
La cabine avant est conçue avec un grand lit, pouvant se transformer en deux couchettes bâbord et tribord, avec des penderies, des étagères et des placards.

Cabine arrière. Fluidité de circulation avec les deux portes
Entre les deux portes qui permettent de tourner autour du moteur
se trouve, dans le placard, un chauffage à air pulsé Webasto.
Photo D. PROVIN 1980
ARMINEL Cabine arrière. Lit double. Banquette.
Photo D. PROVIN 1980

1981 Le carré avec sa banquette à tribord
et deux fauteuils non fixés côté bâbord

ARMINEL 11,80 et deux fauteuils non fixés à bâbord
“Pépin la Bulle” constructeur d’un 14 m acier Plan D. PROVIN

et un commercial de chez Kity
Photo D. PROVIN

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1981 Carte du voyage de ARMINEL 11,80 CC Cockpit Central

Voyage “Sur les Traces d’Ulysse” en Méditerranée
1981 Carte du voyage de ARMINEL 11,80 CC
Photo D. PROVIN
ARMINEL 11,80 CC “Sur les Traces d’Ulysse”
De Vannes à Athènes en passant par Lisbonne, Gibraltar,
les Baléares, Bonifacio, Rome, Naples,
les îles Éoliennes, la Sicile, le Canal de Corinthe, Athènes et les îles, puis retour.

Voyage avec deux jeunes enfants

VIDEO de 1981 du voyage ARMINEL 11,80 en Méditerranée en 5 minutes sur You Tube.
Lien : https://youtu.be/e1f09UFm_2c
La vidéo est issue d’un film en Super 8, passé en vidéo K7, puis en DVD VOB, puis en MP4. Le résultat est un peu décevant, les couleurs sont surexposées.
Nous sollicitons votre indulgence.
L’émotion de la navigation reste au rendez-vous ! Bon visionnage !

VIDEO sur You Tube Lien : https://youtu.be/e1f09UFm_2c

ARMINEL 11,80 CC Le capitaine en mode Méditerranée
Image issue d’un film Super 8, MP4 Florence Rossard
ARMINEL 11,80 CC La plus jeune à bord, 3 ans et demi
Image issue d’un film Super 8, MP4 Florence Rossard
ARMINEL 11,80 CC Le jeune garçon, 6 ans et demi
avec l’écoute de génois
Image issue d’un film Super 8, MP4 Florence Rossard

Plaidoyer pour la croisière du bonheur

Mouillage aux Iles de Glénan
Le Lagon près de l’île de Penfret
Photo D. PROVIN

Des vagues et des îles

Des vagues et des embruns
Photo D. PROVIN
Phare de l’île de Penfret aux îles de Glénan
Photo D. PROVIN
Naviguer au coucher du soleil
Photo D. PROVIN

Deux jeunes enfants à bord

A bord, Dominique a ses deux enfants, un garçon de six ans et demi
et une fillette de trois ans et demi.
Leur maman, qui devait les accompagner, déclare forfait au dernier moment.
Elle rejoindra le bord, aux grandes vacances, depuis Vannes jusqu’à Palerme en Sicile.
Est-elle terrien-marin ou terrien-terrien ?
Qui vivra verra ! L’avenir nous le dira.

ARMINEL 11,80 CC Cotre
Jeux par beau temps sur le pont du château arrière
Notre ami le Dr Claude Buchet à la barre

Photo D. PROVIN
Château arrière. La fillette, trois ans et demi,
dans sa piscine en Méditerranée.
Photo D. PROVIN 1981

Les enfants, dans le très mauvais temps,
mettront à profit la gîte du bateau pour faire,
avec des éclats de rire, des glissades de toboggan sur la table du carré
qui est gitée à plus de 20 degrés !

Équipiers à bord

De plus, il y aura à bord deux équipiers pour aider aux manœuvres et s’occuper des enfants.

Équipiers à l’entrainement

ARMINEL 11,80 CC Cotre
Équipiers à l’entrainement
A l’avant Philippe Brison

Document D. PROVIN

Architecte Naval

Créer des voiliers pour la navigation familiale, tel est le travail passionnant de l’architecte naval.
Proposer des espaces de vie pensés pour une famille, avec un ou deux équipiers. Créer un voilier de grand voyage, manœuvrable par une seule personne. Quand l’un dort, l’autre manœuvre et navigue à la carte et à l’estime. C’est un travail de recherche, passionnant, de longue haleine, de réflexion, en évolution permanente et qui s’adapte à chaque propriétaire.
En 1980, il convient d’adapter le voilier aux conditions rustiques de l’époque. Il n’y a pas de documents détaillés sur les ports nouvellement construits.
En voyage à l’étranger, il n’y a pas beaucoup de ports pour se mettre à l’abri et la météo n’est pas aussi bien annoncée que sur les côtes de France. Le GPS n’existe pas, il n’est pas imaginable, même en rêve.

Confort du bois moulé stratifié
Ce matériau est léger, solide. La stratification à la résine époxy protège le bois de la dégradation.
Le bois est très isolant des températures, du bruit des vagues et du vent qui siffle dans les haubans. L’intérieur de la coque est chaleureux et sécurisant ; de plus, le bois ne condense pas du tout, au contraire des matériaux métalliques, acier et aluminium qui nécessitent des mousses isolantes collées à la coque. Les habits, chaussons et autres effets restent secs dans le bois-moulé de l’ARMINEL.

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Évolution, révolution du bateau
Quinze ans plus tard

En changeant de propriétaire, quinze ans plus tard, le voilier ARMINEL recevra de nouveaux équipements.
Un bout-dehors pour hisser un spi.
Un enrouleur de génois monté sur l’étai avant.
Une capote sur arceaux inox pour la descente.
Un bimini, toile fixée au dessus du cockpit pour faire de l’ombre.
Des bloqueurs de drisses sont posés avec retour de drisses au cockpit.
Les nouveaux winchs sont plus puissants.
Sur le tableau arrière ont été fixés un large marchepied et une échelle de descente.

Les clichés d’époque
Pub pour un RADAR
Quoi de plus naturel pour un marin qu’une SIRENE du grand nord vienne lui présenter une antenne RADAR,
avec vue sur Saint-Tropez ? !!
Photo Pub 1999
Évolution, révolution du bateau

Un coffre en bois, placé au pied du mât, protège la Survie.
Le coffre sert de banc et de marchepied pour ferler la grand-voile.
L’électronique est remplacée par des afficheurs de cartes sur écrans,
un pour la barre à roue et un en intérieur fixé près du poste de navigation.
Radar et AIS viennent équiper la table à cartes.
La barre à roue reçoit un pilote automatique circulaire plus puissant.

On parle de lui adjoindre un pilote sur vérin placé dans le coffre arrière.
L’autonomie électrique :
Une éolienne complète l’autonomie en électricité.
Un portique arrière en inox a été ajouté avec deux panneaux solaires.
Sur le portique on installe deux palans pour relever l’annexe.

Pas moins de quinze types d’équipements nouveaux sont posés en plusieurs années.

En projet, remplacer la filière du haut par une barre inox pour améliorer la sécurité lors des déplacements vers l’avant.
On parle aussi de réaliser une protection de descente rigide avec un abri de pilotage extérieur équipé de deux portillons.

Il en va ainsi de l’évolution d’un bateau.
Pour certains équipements, c’est une révolution dans la façon de naviguer.

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Mais revenons aux équipements de 1981

1981 Traversée du Golfe de Gascogne avec ARMINEL

Traversée du Golfe de Gascogne, Arrivée à Camarignas, Vigo, Povoa de Varzim, Lisbonne, Gibraltar, Estepona
Carte du voyage 1981 Photo D. PROVIN

En 1981 toute la navigation se fait avec les cartes marines du SHOM

Le SHOM,  Service Hydrographique et Océanographique de la Marine, délivre les cartes officielles en noir et blanc. A cette époque, on navigue avec les Instructions Nautiques du SHOM, ouvrages qui décrivent les côtes en détail, avec de magnifiques croquis réalisés en noir et blanc et à la main. Ces livres sont principalement utilisés par les capitaines de cargos de la marine marchande.

Dans ces années-là, on ne trouve pas encore tous ces guides, en couleur, fourmillant de détails et destinés aux plaisanciers. On navigue un peu à l’aveuglette et, lors des arrivées dans un petit port ou une crique où l’on est pratiquement le seul voilier français, il convient de chercher les services de base. Mais quelle langue utiliser dans ces petits ports grecs et perdus ? On se croirait à l’époque d’Ulysse. Personne à bord ne parle le grec ancien. C’est décidé, on va parler le langage des mains. Dès l’amarrage à un petit bout de quai, on cherche le bon interlocuteur pour se réapprovisionner en vivres et faire l’entretien du bateau.

Ces situations sont faites pour plaire à Dominique. Il y a là un parfum d’aventure.

Sextant. Il y a à bord un sextant pour les relevés de soleil et une calculette programmée pour calculer la position du bateau. Calculette qui terminera sa vie dans l’eau des fonds du voilier, un jour de fort mauvais temps, avant l’arrivée à Lisbonne. C’est une perte sévère ! Après cet épisode, la navigation se fera à l’estime.

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1981  VoyageSur les traces d’Ulysse avec ARMINEL 11,80
et deux jeunes enfants à bord
Départ de Vannes dans le Morbihan

Descendre le Golfe du Morbihan avec la marée
Aux grandes marées le courant est de 12 nœuds.
Dès la sortie, c’est l’Océan Atlantique.

Carte du Golfe du Morbihan
Morbihan signifie “petite meren breton
Les principales îles sont l’île aux Moines, l’île d’Arz, l’île de Berder.
Gavrinis et son tumulus de 5 000 ans en face de l’île de Er-Lannic. L’île Longue.
La rivière d’Auray passe par le Port du Bono.
À la sortie du Golfe, naviguer entre le Phare de Port-Navalo
et la Pointe de Locmariaquer.
Dépasser les îles de Houat et de Hoëdic.
Saluer le Grand phare des Cardinaux. Et c’est l’Atlantique.
Après l’île de Houat, s’élancer pour la traversée du Golfe de Gascogne.
L’île de Houat. La grande plage
L’île de Houat. La grande plage

Prendre la direction de l’Espagne

1981 Carte du voyage ARMINEL CC 11,80 Cotre
Document D. PROVIN

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Traversée du Golfe de Gascogne
Se préparer pour une navigation de nuit

ARMINEL 11,80 CC Cotre
Se préparer pour une navigation de nuit
Descente dans le Golfe de Gascogne

Photo D. PROVIN

Traversée du Golfe de Gascogne
Embruns et dauphins seront au rendez-vous

ARMINEL 11,80 CC Cotre
Embruns et dauphins seront au rendez-vous

Photo D. PROVIN 1981

Départ de Belle-Île-en-Mer
Départ de Belle-Île-en-Mer dans le Morbihan, un dimanche de 1981, à 11h.
Direction le Cap Finistère, en Espagne. C’est la traversée pour trois jours du Golfe de Gascogne, soit 340 milles marins à parcourir.
Phares à l’arrêt
En France, les phares fonctionnent grâce aux services des Phares et Balises.
En Espagne, en 1981, ce n’est pas toujours le cas.
Lors de l’arrivée à minuit le mardi 17 Mars, au port de Camariñas, entre La Corogne et Saint-Jacques de Compostelle, port qui se trouve au fond d’une grande baie, Dominique le skipper découvre qu’aucun des deux phares balisant l’arrivée ne fonctionne ! Navigation à l’aveuglette, avec un équipier à l’avant qui écarquille les yeux dans la nuit ! «Je vois la côte, je vois les maisons, à virer !»  Finalement au petit matin, Camariñas se révèle accueillant avec toute une flottille de bateaux de pêche en bois.
Fin de la galère et des angoisses !
Après cette nuit difficile, l’équipage est réveillé au petit matin par des coups de marteau. C’est notre voisin, un marin boucané, brun de peau, cheveux noirs et ondulés, à la barbe rocailleuse, chemise ouverte sur un poitrail brûlé de soleil, manches retroussées, pantalon élimé et pieds nus, qui assis au sol, perce un trou dans une grosse pierre coincée entre ses jambes. Mais que fait-il ?
Une conversation s’engage, mi-gestuelle, mi-espagnole, dans un fort accent incompréhensible. En fait, les pêcheurs ne parlent pas espagnol mais galicien et le galicien est du portugais ! 
Dominique finit par comprendre que le marin se fabrique une ancre en pierre.
Comme du temps d’Ulysse ! Étonnement…
A hisser le pavillon espagnol et à changer nos francs pour des pesetas.

Descente dans le Golfe de Gascogne
Les dauphins

ARMINEL 11,80 CC Cotre
Rencontre avec les dauphins
Descente dans le Golfe de Gascogne

Photo D. PROVIN

1981  Voyage “Sur les traces d’Ulysse” avec ARMINEL 11,80
Direction Vigo
Vers la côte portugaise

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage

Mais avant d’arriver, le bateau doit affronter les tempêtes de la côte portugaise avec des vents très violents, de 80/90 km/h estimés et il n’y a pas d’anémomètre à bord. Il y a des vagues monstrueuses. L’étrave est le plus souvent sous l’eau. Et nombreuses sont les vagues qui viennent jusqu’au mât ! Les embruns couvrent tout le bateau en permanence. La réputation de cette côte est bien connue et ARMINEL n’échappe pas au mauvais temps.
A cette époque, dans cette région, les bulletins météo en français sont très limités.
Mauvais temps.
Un jour, par très mauvais temps, alors que le voilier ARMINEL de 12 m plonge sous les vagues, Dominique qui désendraillait le foc à l’avant, se retrouve sous l’eau et est propulsé en arrière. C’est l’étai de trinquette qui l’arrête. Lorsque la vague est passée, il se retrouve avec les manches de son ciré remontées jusqu’aux coudes et les jambes de pantalon remontées jusqu’aux genoux tant la vague a été forte et puissante. Fin et abandon de la manœuvre de changement de voile et retour à l’intérieur, en attendant une accalmie. Une telle vague, qui balaie le pont de bout en bout et remplit le cockpit, arrache tout ce qui est mal fixé sur le pont. A cette époque où la capote en toile sur arceaux inox n’existait pas, la force et la puissance de cette vague auraient déchiré ou balayé cette capote. De nos jours, une vague si puissante peut emporter les plaisanciers qui se trouvent dans les grands cockpits arrière, entièrement ouverts à la mer. Souhaitons à ces plaisanciers de n’en pas rencontrer.

Cockpit rempli. Après que la vague soit passée, le voilier devient lourd à manœuvrer, la barre est moins réactive. Quand le cockpit est rempli d’eau à ras bord, c’est un poids de trois tonnes d’eau en plus. Le temps que le cockpit se vide est un moment d’angoisse. Le capitaine prie pour que la vague qui coiffera à nouveau le bateau ne déferle pas immédiatement. Le bateau deviendrait ingouvernable. Le capitaine cherche, avec l’aide d’un appui moteur, à rester face à la houle qui déferle pour ne pas être roulé par une vague. Le cockpit vidé, le voilier répond plus vite à la barre.

Pour obtenir l’Homologation 1ère catégorie, le cockpit doit se vider en moins de trois minutes. L’architecte a pour rôle de calculer le diamètre des évacuations du cockpit. Par sécurité, Dominique prévoit une augmentation des diamètres d’évacuation du cockpit et sur plusieurs bateaux il a doublé le nombre d’évacuations.

ARMINEL 11,80 Cockpit Central
Trinquette. Prise de ris. Foc inter
Dessin Bureau d’Étude

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*De nuit, un cargo

De nuit, un cargo. Dominique, qui se repose tout habillé, vêtu de son ciré jaune et en bottes, prêt à la manœuvre, est appelé par l’équipier de quart, Un cargo, un cargo ! Dominique sort prudemment la tête. Le voilier monte et descend les vagues de plusieurs mètres, qu’il négocie au près bon plein, en douceur. Le vent est très puissant. La toile est réduite au tourmentin et à trois ris dans la grand-voile. Le génois est affalé et ferlé sur le pont. Sous cette allure, les embruns ne couvrent pas le pont. La marche du bateau est bien soutenue. Allumez le feu de pont ! Dominique s’empare de la torche-phare individuelle très puissante et sort. Il éclaire toute les voiles pour se faire reconnaître du cargo. Celui-ci est si proche qu’il passe devant la proue de l’ARMINEL. Son étrave bondit à une grande hauteur sur l’avant du voilier, tant il est gros. Dans la nuit, un puissant éclairage venant du cargo éblouit tout le voilier. Dominique s’avance, en dehors du cockpit, vers le mât auquel il se tient solidement. En levant la tête, il distingue le marin qui dirige son phare de recherche sur le voilier. Dominique est très visible en ciré jaune et il agite largement son bras pour adresser un signal au marin, comme s’il disait Coucou ! Tout va bien. Et le marin de répondre.
Le retour dans le cockpit se fait d’un pas chaloupé, une main pour le balcon de mât, un pas vers la filière, une main pour la main-courante du rouf, un petit saut au fond du cockpit et descente rapide à l’intérieur du bateau.
Refermer et bloquer les deux panneaux de descente qu’un grand coup de gite pourrait jeter à la mer.
L’ordre fuse, A virer !
Les voiles sont auto-vireuses, et sur le sommet de la grosse vague, ARMINEL vire et prend le nouveau cap. Cap sur le port de Lexoès. Il n’y a pas à bord de téléphone, ni de VHF pour communiquer avec les autres bateaux. C’est un choix.
Le cargo s’éloigne et chacun de suivre sa route. Pourquoi virer sur le haut de la vague ? Au sommet, le vent est furieux et le voilier est en plein élan, par contre, dans le creux de la vague, il n’y a plus de vent. Le vent passe au-dessus des vagues et du mât.

Arrivée au Portugal

Agrafe de grand-voile. Dès l’arrivée près des jetées du port, le capitaine lance le moteur et affale la grand-voile. Celle-ci est parée pour être attachée sur la bôme. Il convient de mettre une petite agrafe de 3 grammes et de 5 centimètres de long en travers de la rainure de grand-voile du mât pour contrôler que la voile ne tombe pas sur le pont au niveau du mât. Action pratiquée lors des essais pendant un an sans problème. La méchanceté des choses veut que dans ce vent, ce jour-là, dans l’entrée du port, l’agrafe se dégrafe et c’est toute la grand-voile affalée, c’est-à-dire descendue le long du mât, qui s’échappe et gonfle comme un spinnaker, bouchant la vue au barreur et entraînant le bateau dans des amorces de virages en tous sens. Ligotez la voile, mais ligotez !

Le moteur s’arrête de façon incompréhensible.
Et le moteur choisit ce moment pour s’arrêter.
Ordre crié du capitaine Un équipier à pomper le gas-oil !
Et de redémarrer le moteur, nouvel arrêt.
Pompe, mais pompe. Ne t’arrête pas de pomper !

C’est la marée haute, le voilier est au plus haut de la jetée et la prise au vent dans le port est à son maximum. Le voilier est exposé au vent violent et en vraie difficulté, dans ce passage entre les jetées. Un équipier prend la barre à roue et rentre dans le port, le capitaine montre en moins d’une minute comment avec une drisse étouffer la voile au plus vite et l’enrouler.
Ces difficultés sont surmontables. Le capitaine reprend la barre pour accoster à quai.
A l’époque, le port de plaisance, avec pontons, électricité et eau courante, n’existe pas encore.
L’ARMINEL est le tout premier voilier à venir accoster parmi les pêcheurs.

Le moteur sera examiné par un mécanicien de Povoa de Varzim.

Équipage groggy. Après cette nuit blanche – et ces vagues chaotiques – vécue comme un passage dans une machine à laver, l’équipage est groggy.
Le port est en vue et Dominique suit les pêcheurs qui viennent se mettre à l’abri.
L’équipage est épuisé et le capitaine qui a passé la tête dans la bulle de surveillance, à la barre intérieure, pendant deux jours et une nuit, est complètement chamboulé.
Il n’oublie pas de hisser la pavillon portugais.
Trois jours de repos remettront tout le monde en forme.
Mais où changer ses francs pour des escudos ?

Un équipier “aguerri”

Le mauvais temps révèle la capacité de résistance mentale et physique de l’équipage et de son capitaine.
Embarqué au dernier moment au départ de Vannes, sur ses affirmations de marin “aguerri”, ce jeune garçon plein d’énergie est surnommé Tintin la banane par le fils du capitaine, 6 ans et demi.
Cet équipier n’a pas fait les essais de navigation de Vannes à La Rochelle durant les deux saisons d’hiver et de printemps.
Ce troisième équipier, embarqué au départ, avait-t-il sa place à bord ?
Il n’aidait pas vraiment aux manœuvres mais réussissait à faire illusion.
Pendant tout le mauvais temps, il resta au fond de sa couchette.
Le voilier amarré à quai, cet équipier fut le premier à tendre son bol pour être servi d’une soupe chaude et réconfortante préparée par l’équipière.
Ce prétendu “marin” voulait continuer à s’incruster à bord.
Il sera débarqué par le capitaine. Manu militari.
Avec le recul, Dominique se rendra compte que ce triste personnage n’avait probablement jamais appris à naviguer.
Grave erreur d’appréciation du capitaine lors de cet embarquement.

Retour en arrière
Au départ de Vannes et à la sortie du Golfe du Morbihan, le cap est mis sur le port du Palais à Belle-Ile-en-Mer.
Le voilier fait une première escale dans l’avant-port de Palais.
À s’amarrer le nez du voilier sur le quai nord et l’arrière sur une bouée ancrée dans l’avant-port.
Demain, ce sera une traversée de trois jours du Golfe de Gascogne et l’arrivée en Espagne, dans le petit port de Camariñas.
Le capitaine propose à l’équipage une dernière balade dans le port de pêche du Palais en Belle-Ile-en-Mer.
Seul le nouvel équipier se refuse obstinément à sortir du bateau et à faire la balade.
Au retour de l’équipage, l’équipier est trouvé dans la coursive moteur. Il se relève précipitamment et est incapable d’expliquer sa présence dans ladite coursive.
Seule reste au sol la plus grosse clé d’outillage du bord. Que fait-elle là ?
Habituellement, à bord les outils sont toujours rangés à leur place, pour assurer la sécurité en cas d’urgence. C’est la règle. Et le capitaine de ranger à sa place la grosse clé de serrage.

Au matin
Le vent est bien soutenu et la mer encore formée, c’est bon pour un équipage qui s’est entraîné tout l’hiver et le printemps.
Le lendemain matin, le départ du Palais en Belle-Ile-en-Mer est donné pour traverser le Golfe de Gascogne. ARMINEL est amarré face au vent. A hisser les voiles !
Le voilier largue les amarres et est poussé par le vent au milieu de l’avant-port.
Le capitaine met la marche avant. Pas d’évolution en avant. Que se passe-t-il ?
S’échouer dans le port est inenvisageable.
Alors, sortir du port du Palais à la voile. Dominique donne ses ordres.
À border les voiles, à border ! Cap vers la sortie ! À longer la côte nord de Belle-Ile.
Le vent prend dans les voiles et le bateau s’élance à l’abri de la jetée en eau calme et rejoint la sortie en eau plus agitée avec une houle bien formées et des vagues arrondies. La barre est passée à l’équipier le plus aguerri, bientôt relayé par le pilote électrique.
Le capitaine, confiant, descend à l’intérieur. Il ouvre le compartiment moteur, procède à une inspection, constate que l’hélice est désolidarisée du moteur et que le voilier ne peut aller ni en avant, ni en arrière !
Comment comprendre ce désordre ? Que s’est-il donc passé ?
La sortie du port du Palais étant réussie, passons à la réparation.
Qui s’y colle ? C’est le capitaine !
Tout en naviguant à la voile dans une très forte houle, la réparation est faite par Dominique, à plat ventre sur le plancher de la coursive moteur, le nez dans le moteur, côté arbre d’hélice.
Objectif : réaccoupler et reboulonner l’arbre et son hélice au moteur. Même les quatre boulons sont dans le fond du voilier. Un mystère ?!
Bien amariné, ça le fait ; ne pas lâcher les deux clés, ni les quatre boulons qui ne demandent qu’à disparaître dans les fonds.
Vingt minutes plus tard, après quelques tests de marche avant et de marche arrière, le capitaine peut lancer un joyeux : réparation réussie !

Le moteur qui s’arrête
C’est une fois arrivé au Portugal qu’un mécanicien du port de Povoa de Varzim va remettre en état une des deux olives posées sur le circuit gas-oil. Il manquait une rondelle, d’où une fuite d’air sur le circuit. Réparation réussie !
Il n’y aura plus jamais besoin de pomper le gas-oil pour maintenir le moteur en marche.
Après la mise à l’eau, et l’entraînement sur deux saisons sans incident avec ARMINEL, entre Vannes et La Rochelle, le circuit de gas-oil est réparé en trente minutes.
Mais qui a bien pu enlever cette rondelle ? Un fou !

Un imposteur
Au cœur de la tempête, l’imposteur n’a pas sa place à bord.
Pour lui, le masque tombe.
Ce jeune équipier autoritaire qui se dit “marin”, prétendant tout connaître, se révèle nuisible et incompétent, dégradant volontairement, en l’absence de l’équipage, le matériel et le moteur.
Il dévisse les quatre boulons qui relient l’hélice et son arbre au moteur.
Suite à ces dégradations, dont le démontage de l’arbre d’hélice relié au moteur, le voilier n’évolue plus.
Impossible de manœuvrer au moteur pour entrer ou sortir dans un port ou pour faire une prise de quai.
Cette situation met en danger l’équipage et le bateau.

Il commet aussi une autre dégradation au moteur qui se met en arrêt, malgré de nombreuses relances.
Qu’est-ce qui a bien pu pousser cet individu à commettre ces dégradations qui ont mis en péril le voilier et nos vies ?
Est-ce l’espoir d’immobiliser le bateau et de continuer à profiter du gîte et du couvert gratuits ?
C’est cet équipier qui sera débarqué au cours de l’escale de Povoa de Varzim au Portugal.
Un déséquilibré n’a pas sa place à bord.

ARMINEL avec sa trinquette. Départ de Vigo, temps maniable. Belle vague d’étrave.
Photo D. PROVIN 1981

Ça commence à piauler !

Ça commence à piauler !
ARMINEL 11,80 CC Cotre sur la côte portugaise.
Photo D. PROVIN 1981
Retour au Portugal
Du mauvais temps à la tempête

À l’arrivée au port de Povoa de Varzim, les pêcheurs portugais nous disent que les vents vont dépasser les 100km/h dans la nuit.

Tétrapodes. Le voilier reste bloqué au port par le très mauvais temps. La nuit, on entend avec angoisse les tétrapodes en béton de plusieurs mètres de long et de plusieurs tonnes qui forment la digue rouler sur eux-mêmes et, dans de grands fracas, se disloquer sous la puissance des vagues. Les pêcheurs avec leurs bateaux se sont réfugiés côte à côte, tout au fond du port, car l’année passée la tempête a avalé et ruiné toute la digue de protection.

Naufrage. Un bateau de pêche en bois, de 15 m de long, sera soulevé et submergé par une énorme vague de plus de dix mètres de haut. Son pavois de 80 cm retient l’eau et l’alourdit de plusieurs tonnes, rendant sa manœuvre impossible. Il sera fracassé contre la digue de l’entrée du port. Il y aura trois rescapés et trois morts. Rapidement toutes les femmes de pêcheurs et les femmes portugaises de la ville se retrouveront sur la côte face à la digue pour assister au désastre. En quelques vagues et en moins de vingt minutes, il ne restera que quelques planches cassées dépassant à peine les deux mètres de long.

Tétrapodes pour renforcer la jetée

ARMINEL sera amarré après plus de dix tentatives, tant le vent est violent et écarte le bateau instantanément du quai. Les premiers jours de tempête, le voilier amarré gardera une gîte allant jusqu’à 10 degrés tant le vent qui souffle sans discontinuer est fort. Hurlement du vent et rafales rageuses, embruns qui volent au-dessus du quai, pluie et ciel plombé de cumulus bas et noirs font se tordre de peur les entrailles de l’équipage et n’épargnent pas le capitaine.

Séchage après le mauvais temps

ARMINEL 11,80 amarré à Povoa de Varzim au Portugal. 1981
Cirés et matelas sont mis à sécher. Le capitaine de l’Arminel se sèche aussi.
Au second plan, bateaux de pêche en bois.
Photo D. PROVIN 1981

Bloqué. ARMINEL restera pendant 11 jours bloqué par les immenses vagues résiduelles qui déferlent à l’entrée du port de Povoa de Varzim, Là où le soleil passe ses vacances en hiver ! nous dit la brochure du Syndicat d’initiative. Dominique mettra trois jours à se ressaisir, avant de comprendre qu’il n’est pas entré dans le port de destination de Leixoès, situé à 20 milles plus au Sud, mais qu’il est bien à Povoa de Varzim tant il était devenu impossible dans ce chaos de tempête de faire la navigation, tenir la barre intérieure, faire la vigie, veiller au bon état des voiles et du gréement, manger même froid et ne pas oublier de boire, ce qu’il oubliera de faire, jusqu’à perturber son jugement. L’aide aux manœuvres apportée par les équipiers fut importante dans cette tempête. Un grand Merci à Gaétan et à Isabelle pour leur serviabilité, leur gentillesse et leur présence auprès des enfants.

Port de Povoa de Varzim 2022
En 1981, il n’y avait rien de rien !

Équipements du nouveau port en 2022
Voilier sous la grue roulante : ALIBI 1100 Ferro-ciment en 2022
Plan architecte naval D. PROVIN

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D’autres tempêtes à visionner

Regardez en plein écran avec le son.
Sur les premières images on voit le port de Saint Guénolé submergé par les vagues, puis le chalutier Véronika dont c’est le port d’attache.
Viennent ensuite le plus gros remorqueur de secours des pétroliers, basé à Brest, ainsi qu’un bâtiment de la Marine Nationale.
Et on ne voit dans ce film ni l’hélicoptère, ni son pilote, ni le caméraman qui font des prodiges malgré cette tempête !
C’est grandiose.
Se mettre en plein écran, avec un peu de volume.
Se cramponner à l’ordinateur ! Attention si vous avez le mal de mer !
Voici le lien :
> http://www.wimp.com/angryseas/

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Rencontres en mer

Pigeons perdus en mer
Une petite pause avant de reprendre l’envol
Trois pigeons bagués
Photo D. PROVIN 1981

Comment ARMINEL navigue dans le gros temps

Dégâts de tempête
A notre arrivée, il y avait, à côté du port de Povoa, une belle plage avec un restaurant posé sur le sable. Trois jours plus tard, oh, surprise ! il y a un restaurant perché à 4 m de haut sur des pilotis en béton. Mais où est passé le sable ? C’est toute la plage qui a disparu, le sable emporté par les énormes vagues de la tempête. Incroyable ! Peur rétrospective. C’est pourquoi, dans ce mauvais temps, les pêcheurs craignaient de voir la digue balayée par la tempête, comme c’était arrivé un an auparavant.

Limites d’endurance. Dominique s’est approché de ses limites d’endurance. Le bateau a été submergé à plusieurs reprises jusqu’aux barres de flèches par des vagues scélérates propres à cette côte. Les vagues étaient observée depuis la bulle située près de la table à cartes. L’eau est translucide le jour, voir et ressentir cette terrible vague couvrir et passer sur le voilier de bout en bout, remplir le cockpit est terrifiant. Difficile de définir la hauteur des vagues depuis le pont d’un bateau de 12 m.
Si un capot lâche ou un hublot éclate, l’eau s’engouffrera dans le bateau. Les tripes se nouent et on pense avec angoisse à sa dernière heure. L’architecte est sûr de la solidité de son navire.
Dominique garde son sang-froid tout le jour et toute la nuit.
Rapidement, on voit la résistance du matériel et le sang-froid de l’équipage.

Face aux vagues. Consigne : on reste à l’intérieur du bateau, avec un petit appui moteur pour se placer face aux vagues déferlantes et aux murs d’eau qui submergent le pont. Voir de si près une vague haute de plus de 12 mètres, qui arrive dans le grondement de plusieurs trains entrant en gare, est terrifiant.
De si haut, on voit l’eau de la vague littéralement tomber à la verticale, par tonnes d’eau, dans un fracas assourdissant et la vague submerge en une seconde tout le voilier. Celui-ci fait bouchon et remonte à la surface.
La puissance des vagues emporte, comme un fétu de paille, le voilier loin en arrière sur plusieurs centaines de mètres. Rien n’est endommagé, ni cassé.
Le safran est intact, il a fait l’objet de tous les calculs possible de solidité, comme tout le gréement, le mât et les voiles ferlées à la bôme.
La Survie est restée solidement amarrée au pied du mât. RAS. Rien à signaler.

Certains, qui n’ont pas vécu l’aventure, diront Plus de peur que de mal… jusqu’à la prochaine vague.
Tu l’as dit, bouffi. Je voudrais bien t’y voir !

ARMINEL au près

ARMINEL 11,80 À bonne allure au près
Génois endraillé à la main avec ses mousquetons
Photo D. PROVIN 1981

Rester face à la vague pour éviter de se faire prendre par le côté et de se faire rouler comme le raconte si bien Bernard Moitessier dans son livre La longue route. Il fut roulé six fois par les vagues, sens dessus dessous, lors de sa traversée de l’Océan Indien. Cela signifie que le mât passe sous l’eau et que le bateau est à l’envers avant de se retourner et de se redresser.

Prévoir que tous les équipets soient vidés et les placards solidement fermés. La vaisselle de maison et les verres sont enveloppés et calés avec des torchons et des serviettes, rien n’est à déplorer, tout est intact. Seule la cocotte-minute s’échappera de l’évier très profond pour faire un vol plané à travers toute la cuisine et le carré.
Si elle avait frappé un hublot, quelle voie d’eau cela aurait-il fait à bord ?
Enfermer la cocotte-minute dans un placard.

Rester confiant dans la solidité du matériel, des capots et des hublots qui sont calculés et recalculés au-dessus de la norme pour être très solides.
Et garder le cœur bien accroché !

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Le sondeur

Explication. Ce n’est que plus tard, au Salon de la Plaisance à Paris, que le Capitaine comprendra pourquoi il est arrivé par erreur à Povoa de Varzim, croyant arriver à Lexoès. C’était à cause du nouveau sondeur.

Une grande surprise
Le voyage terminé, Dominique se rend en tant que professionnel, au Salon de la Plaisance à Paris qui se tient en fin d’année. Il va à la rencontre du vendeur qui l’a convaincu de poser à bord un tout nouveau modèle de sondeur avant son départ pour la Méditerranée. Il compte bien parler de ce nouveau sondeur et féliciter le vendeur pour ses conseils et pour la qualité de son matériel.
Il est accueilli à bras ouverts et par un large sourire engageant.
Ah ! Bonjour Monsieur PROVIN, que vous êtes beau ! 
Je dois vous dire que notre sondeur provoque une incidence de 30° sur la direction du compas. Rassurez-vous, nous y avons remédié. Rien de bien grave !
Incidence ? Oui, je l’ai remarquée et je m’explique enfin pourquoi je suis arrivé dans le port de Povoa de Varzim qui se trouve à 25 milles au nord du port de Lexoès, ma destination !

Incidence signifie donc qui provoque un écart de 30° sur le compas de route !!! pense l’architecte

Monsieur est un excellent vendeur, dès que j’ai des compas à vendre, je vous engage…
Ce que le capitaine pense véritablement n’est pas traduisible.
La peste soit de ce vendeur, murmure-t-il en sourdine.
Cette incidence aurait, dans ce très mauvais temps, conduit le voilier tout droit à la côte car le port de Povoa étant tout récent, il n’apparaissait pas sur la carte. C’était seulement en suivant les pêcheurs qui s’empressaient, en longeant la côte, de rentrer au port que Dominique s’était retrouvé à Povoa de Varzim, se croyant à Lexoès. Ce n’est qu’au troisième jour, avec toute la force de persuasion de la Directrice du Syndicat d’Initiative qui parle un français parfait, que Dominique admettra qu’il n’est pas à Lexoès mais à Povoa de Varzim, petit port de pêcheurs ne ressemblant en rien au port industriel de Lexoès.
Ben… oui ! déclarera-t-il dubitatif.
Un sondeur qui fausse le compas de route de 30° c’est inimaginable !
Ils ne l’ont donc jamais testé ! CQFD
Et nous, on a failli aller s’échouer à la côte… avec ce mauvais temps, on n’avait aucune chance de survivre.

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ARISTOTE

ARISTOTE – 350 avant JC.
Musée grec

Ce temps de repos forcé fait naître chez le capitaine quelques réflexions
et pas seulement sur le sens de la vie.
Aristote. Le philosophe et poète Aristote qui enseignait vers 350 avant J-C ne disait-il pas : Il y a trois sortes d’humains : les vivants, les morts et les marins ! 
Les marins : ceux qui ont vu la mort, ceux que la vague n’a pas passés par-dessus bord, qui savent que cela peut leur arriver et qui en ont réchappé jusqu’à ce jour.
Le marin revient de cette épreuve profondément changé.
Suffisance et arrogance
Le marin est habité par une vraie modestie.
Suffisance et arrogance ont définitivement quitté son âme.
Les conditions difficiles font surgir l’authenticité de l’Etre.
Dominique en sera transformé.

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Navigation vers le Sud
Mer bleue et grand soleil sont dans toutes les têtes !

Rencontre avec un pétrolier

ARMINEL et son mât de 15 m.
Photo D. PROVIN 1981

Pétrolier

Départ de Povoa de Varzim par un beau soleil. La houle est encore très forte, les vagues ne déferlent plus. Des familles sur les quais guettent la mer.
Le Capitaine du Port refuse de prendre la responsabilité d’un départ, les vagues du large sont encore trop grosses. Dominique fait stationner l’ARMINEL dans l’avant port protégée par la jetée d’arrivée.
En marin aguerri et prudent, il guette la vague la plus puissante, qui est suivie de deux autres grosses vagues, puis d’un train de vagues plus petites et régulières. Il décompte le temps de cette série de vagues. Passé les trois grosses vagues de plus de 15 mètres, la mer bien que formée est négociable. Et c’est moteur lancé à fond que ARMINEL s’élance vers le large. ARMINEL chevauche la première vague – le temps passé à monter sur la vague parait bien long – puis redescend l’autre versant de la vague et arrive la seconde vague, passée plus aisément.
Remonter puis redescendre et c’est la pleine mer.
Le voilier s’éloigne de la côte portugaise, les vagues sont très longues et très hautes, mais plus du tout dangereuses.
Oui, les vagues de la sortie du port étaient bien hautes !
Dans le creux de la vague, les voiles se dégonflent, il n’y a plus de vent. Arrivé au sommet, un vent maniable reprend dans les voiles qui se gonflent et le bateau avance. Au sommet, le capitaine aperçoit un pétrolier géant, qui vient vers lui. Il est sur la vague suivante, éloignée à l’estimation de plus de trois cents mètres. Les routes des deux bateaux sont parallèles séparées par une énorme vague. Ce pétrolier géant de plus de 250 000 tonnes fait dans les deux cent cinquante à trois cents mètres de long, sa superstructure s’élève à 22 mètres au-dessus de l’eau et son tirant d’eau est proche des 20 mètres. ARMINEL descend dans le creux de la vague et le pétrolier géant disparaît à la vue du barreur et de l’équipage, caché par la hauteur de la vague. A la vague suivante, le pétrolier réapparaît de toute sa hauteur. Impressionnant pour un voilier de 12 m de long, avec un mât de 15 m et un poids de 11 tonnes. Le pétrolier avance à 20 nœuds en moyenne et le voilier à 4 ou 5 nœuds. Le pétrolier fait environ 50 m de large, voire plus, et le voilier ne fait que 3,85 m de large. La découverte de ce monstre des mers, de la hauteur d’un immeuble de 7 étages, face à notre petit voilier, nous donne un sentiment de terreur.
Il faut plus de 10 kilomètres pour que le pétrolier s’arrête. Il ne peut ni virer, ni changer de route, même en cas d’urgence. C’est un mastodonte des mers à éviter à tout prix.
Priez le destin pour ne pas avoir à croiser sa route de trop près.

Le voilier et le géant des mers
4 nœuds pour le voilier et 25 nœuds pour le géant des mers

5 tonnes contre 300 000 tonnes
Photo Pierre-Marie Néron

Au bout d’une demi-heure, les deux bateaux vont s’éloigner l’un de l’autre et disparaître, chacun poursuivant son voyage. Nouvelle version de David contre Goliath sans aucune chance pour David de survivre en cas de collision. A l’époque, le voilier naviguait sans radar, sans GPS, sans l’AIS et sans téléphone de bord appelé VHF.

LISBONNE

Tour de Belém à l’entrée de Lisbonne. Petite antiquité chinée sur un marché aux puces de Lisbonne en 1981
Photo D. PROVIN

Lisbonne

Lisbonne. L’équipage reprend la route vers Lisbonne. Remontée du Tage et arrêt dans la darse servant de port privé, réservé à l’élite de Lisboa. On y est regardé de haut.

Balade piétonne sur les grands quais du port de Lisbonne où se trouvent des merveilles.
Ce sera l’occasion de trois visites inoubliables :
La Tour de Belém, construite au XVIème siècle en 1519, sous le règne de Manuel Ier, à la fois forteresse et port de départ des explorateurs portugais pour établir ce qui sera le premier commerce européen avec la Chine et l’Inde. Déjà !
Le Musée des Carrosses, les Coches, dans le quartier de Belém, sur les bords du Tage, place Alfonso de Albuquerque – vous noterez les sonorités chantantes – qui présente l’une des plus impressionnantes collections de carrosses du monde. En France, les carrosses ont été vendus ou détruits à la Révolution de 1789.
Le Musée de la Marine qui raconte l’histoire de ces fameux marins et découvreurs portugais.

Monastère dos Jeronimos

Monastère des Hiéronymites de style manuélin
Photo avygeo

Visite sur les quais du somptueux Monastère dos Jeronimos, au style manuélin avec le tombeau de Vasco de Gama, grand explorateur et de Manuel Ier qui donna son nom à un pur style d’architecture, subtil et très fin, emprunt de spiritualité.
Quelle époque ! De nos jours, c’est plutôt le style Louis Caisse, du roi Ikéa.
Que de merveilles à découvrir ! L’équipage se régale de toutes ces visites.

Nouvel équipier. C’est à Lisbonne que nous rejoindra un merveilleux équipier, Pierre-François Alexis, français étudiant le portugais. Il embarque via Gibraltar jusqu’au nouveau port de Estépona en Espagne. Aux vacances d’été, il rejoindra ARMINEL à Athènes pour plusieurs semaines. Il aime le bateau à voile, la mer, les enfants.
Au port d’Estépona, il y a une vigilance policière, milicienne, militaire, portuaire, par peur de l’ETA. Ce port abrite les bateaux internationaux des hommes les plus fortunés de l’Europe. Et beaucoup de bateaux battant pavillon anglais ! Impossible de faire un pas sur les quais sans avoir les sacs fouillés et de décliner son identité. C’est aussi l’époque de la guerre entre l’Espagne, qui ferme sa frontière, et Gibraltar qui laisse sa frontière grande ouverte ! Réel. Il faut le voir pour y croire !

Naviguer vers Gibraltar

Gibraltar. Entrée en Méditerranée
Naviguer vers Gibraltar, faire une courte halte au port où les avions survolent les mâts des voiliers pour se poser dans un bruit déchirant sur la piste toute proche. Faire voile tout le long de la côte espagnole, en passant par Carthagène, jusqu’à Alicante, pour rallier les Baléares avec une équipière, Florence R. qui a rejoint le bord à Estépona. Elle est expérimentée car elle navigue depuis l’enfance avec son père sur un Kirk 11 m, voilier de chez Amel. Elle sera rapidement en mesure de prendre en main le bateau et d’assurer seule le réglage des voiles. Attentive aux enfants, cuisinière, photographe, elle laissera en souvenir un film en super 8mm du voyage. Elle sera équipière jusqu’à Palerme, Athènes et au delà. Merci à toi, Florence, pour ta gentillesse, tes compétences et ton sens des responsabilités. Une équipière qui aime profondément le bateau et la mer.

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage

La mer moutonne. Vent arrière. Jolie vague d’étrave qui va de l’avant à l’arrière. Grand soleil. Stabilité du bateau.
Photo 1981

Sur les traces d’Ulysse”
en Méditerranée

1981 Voyage de ARMINEL 11,80 en Méditerranée. Gibraltar, Estepona, Carthagène,
Alicante, Formentera, Ibiza, Minorque.
Carte du voyage 1981 Photo D. PROVIN

Baléares. Ibiza

Réparations aux Baléares. Marquer un arrêt aux Îles des Baléares à Formentera et à Ibiza, une île montagneuse de rêve. Dès la sortie du port, le moteur se bloque. L’équipière plonge avec un masque. Un gros cordage est enroulé dans l’hélice et sur l’arbre moteur. Couper le cordage et le désenrouler. Redémarrage, mise au point mort, le bateau avance ! Mise en avant, le bateau s’arrête ! Exploration des fonds du bateau, il y a de l’eau de mer qui rentre, mais par où ? Décision du capitaine : aller au port de carénage, demander un grutage. On est en fin de journée, un vendredi. Attendez lundi ! – Agua ! Agua ! Mais on fait de l’eau dans les fonds. Le grutier remet son bleu de travail et grute le bateau. Merci grutier. Pour le mécano espagnol, c’est juste le circuit de refroidissement du presse-étoupe qui est cassé, d’où votre entrée d’eau de mer et votre moteur qui s’est désaligné vers l’arrière de 5 cm. Refaire un alignement moteur et changer les 4 silentblocs de support du moteur lui prendront 12 jours car il ne travaille que par petites demi-heures. Il faut attendre la livraison des silentblocs. Il est très demandé et il court d’un bateau à l’autre.

ARMINEL à Ibiza sous la grue roulante 1981
Photo D. PROVIN

La prochaine fois, je le ferai moi-même, se dit le capitaine. Ce qui arrivera au Cap Sounion, au Sud d’Athènes : il réparera en une heure l’arbre d’hélice qui sera démonté et remonté à flot. Par la suite, après avoir passé plus de 150 écluses sur le Canal du Midi, il changera en 30 minutes un silentbloc cassé suite aux vibrations au cours des manœuvres d’éclusage.
A bord, c’est un apprentissage quotidien.

Revenons au grutage au port d’Ibiza.
Le capitaine est soucieux de cette situation où le bateau attend sur le quai. Il a un rendez-vous, à ne pas manquer, avec des amis. Leurs billets d’avion sont réservés. Le bateau se doit d’être dans un autre port, Palerme en Sicile, pour les embarquer quelques jours. Et le mécano des Baléares qui ne vient pas faire les réparations !
Le capitaine est sous pression.

C’est grâce à un équipier Niçois, Jean, que tout l’équipage part à la découverte des odeurs et des herbes, serpolet, romarin, thym, lavande, origan, sauge, citronnelle, marjolaine… que l’on mettra en pots.
Jean va nous initier à la cuisine parfumée aux herbes méditerranéennes. Merci à toi, Jean, équipier provençal, attentif à chacun et en particulier aux enfants, qui nous accompagnera jusqu’à Bonifacio. Il nous en restera un grand amour pour la cuisine provençale. Quant à la fille du capitaine, baignée de Méditerranée pendant la petite enfance, c’est à Nice, devenue adulte, qu’elle choisira de vivre.

Equipiers, équipières. Sur le voilier ARMINEL, un ou deux équipiers se relaieront à bord, au cours d’un an de voyage. Équipiers, équipières, souvent disponibles pour les enfants et les manœuvres, d’aimable compagnie, aimant la voile et la vie à bord. Merci tous les équipiers, merci toutes les équipières, vraiment un Grand Merci, vous qui avez supporté, dans les moments de grande fatigue, l’humeur orageuse et exigeante du capitaine. La responsabilité du capitaine est immense : il trace la route nuit et jour, évite les écueils, surveille le bon fonctionnement des équipements et veille au bien-être de l’équipage.
Le bateau n’est-il pas toujours arrivé à bon port ?


L’objectif de ce voyage n’est-il pas de se retrouver
Sur les traces d’Ulysse” ?

ARMINEL 11,80 Ibiza, Minorque, Nord de la Sardaigne, Bonifacio, Fiumicino, petit port de Rome.
Carte du voyage 1981 Photo D. PROVIN

Sur les traces d’Ulysse !
L’Odyssée. Dans l’Odyssée, Homère décrit Ulysse comme un Prince rusé, prudent, pugnace, réfléchi, curieux de vivre de nombreuses expériences. Il dispose de sa propre flotte de bateaux à rames. Il fait naufrage, il perd ses bateaux et ses marins mais Ulysse se relève toujours pour continuer ses navigations en recherchant la protection des dieux.
Pénélope, son épouse, tisse le jour et défait son ouvrage la nuit. Elle s’efforce de garder la Propriété du manoir d’Ulysse intacte. Elle doit faire face à la voracité des Prétendants, gens suffisants et arrogants, qui veulent remplacer Ulysse.
Pénélope élève leur jeune fils, Télémaque, futur Prince.

Zigzagodromer

Ce voyage en Méditerranée n’est pas un voyage archéologique. Un des objectifs en 1981 est de zizagodromer d’île en île, entouré de cette fabuleuse histoire des anciens marins grecs qui affrontèrent les mêmes vagues et le même vent de Meltem avec leur bateaux à rames et non pontés.

Refaire quelques uns des parcours d’Ulysse

Un volontaire pour se faire hisser en tête de mât ?
ARMINEL 11,80 Mât de 15 m. Photo D. PROVIN

Bonifacio. D’abord naviguer vers la Corse du Sud, passer le goulet des deux falaises et sous la Citadelle, s’amarrer au port de Bonifacio où Ulysse fut si mal accueilli. Hisser les pavillons Corse et Breton, solidarité oblige, reprendre le voyage, contourner la pointe sud de Bonifacio pour faire escale à la Cala di Greco, la Baie du Grec, où le maquis et les rochers arrondis en granit ressemblent à des rochers bretons, poursuivre par les Bouches de Bonifacio où le vent est souvent en survente, descendre vers la Sardaigne, virer plein Est, naviguer vers Rome quand, plein vent arrière, dans une bonne houle avec un peu de roulis, la voile s’affale toute seule. Qu’est-ce qui se passe ? Regardez la tête de mât ! Il ne reste que 10 cm de drisse visible avant qu’elle ne disparaisse entièrement dans le mât. Un volontaire pour se faire hisser en tête de mât ? Personne ? Bon, c’est le capitaine qui s’y colle ! C’est hissé à la force du winch par deux équipiers que, tout en s’accrochant fermement au mât à cause de la houle et du roulis, Dominique arrive en haut du mât de 15 mètres et parvient in extremis à rattraper le bout de la drisse, à redescendre avec la drisse, à refaire un nœud de chaise dans l’œillet du point de drisse de la grand-voile, à hisser et border la grand-voile. Un mystère jamais élucidé. Comment un nœud de chaise peut-il se défaire tout seul après des milles et des milles de navigation depuis la Bretagne ?

Rome

ROME. Au petit matin, toujours très venteux d’ouest, tiré, c’est-à-dire guidé, par l’aéroport de Rome, Fumicino, d’où l’on voit de nombreux avions qui décollent et se posent, ARMINEL, dans une forte houle, arrive dans le chenal et rejoint le petit port de Fiumicino, à l’entrée du Pô.

La Louve romaine. Les jumeaux Romulus et Rémus. Création de Rome en moins 470 avant J-C.
Musée du Capitole Photo 1981

A hisser la pavillon Italien, changer ses francs pour des lires
Gélati di fragola
Glace à la fraise

Donner des lires aux enfants qui courent vers le marchand ambulant de glaces. Ils en reviennent tout joyeux avec deux belles gélati di fragola et un nouveau copain. Glace à la fraise, leurs premiers mots d’Italien. C’est l’Italien que la fillette choisira bien plus tard d’étudier au collège et qu’elle parlera très vite aussi bien qu’une Italienne.
Contacter un client italien, architecte, spécialiste des monuments de Rome et constructeur du voilier ALIX 11,80 dessiné par Dominique. Ce charmant Italien a redessiné toute la estetica de la nave ! Magnifique résultat qui a toute la grâce de la créativité italienne.
C’est en sa compagnie que se fera durant trois jours la visite de Rome. Le Colisée datant de 80 ans après J-C, la Fontaine de Trévi de style baroque de 1769, de 30 m de hauteur, toute en marbre de Carrare, dédiée au dieu de la mer Neptune, dans laquelle Dominique sacrifiera à la tradition en lançant par-dessus son épaule une pièce italienne tout en faisant appel à sa bonne étoile pour la suite du voyage. Enfin, voici le Panthéon, datant de l’Empereur Hadrien, au deuxième siècle, en 126 après J-C. Extraordinaire monument de presque 2000 ans, avec une coupole de 44 m de diamètre pour une hauteur identique. Cette coupole a un oculus ouvert de 9 m de diamètre. Que de splendeurs ! Ils sont fous ces Romains ! Comment à cette époque, ont-ils réalisé cette prouesse technique, toujours en place aujourd’hui ?

Le débat reste ouvert chez les historiens.



*Enfants à bord

ARMINEL 11,80 Le plus jeune équipier, 1 an, déjà barreur mais sous haute surveillance !
1981 Photo D. PROVIN

Enfants à bord

Mal de mer. Les enfants n’ont jamais eu le mal de mer. Il est vrai que lors de la première soirée en croisière, on mange à bord le soir et après quelques distractions et conversations, le capitaine sort du port et choisit une bouée d’amarrage pour passer la première nuit là où il y a un peu de houle. Au petit matin l’équipage est amariné et on part serein.

ARMINEL 11,80 dans le Golfe de Gascogne
Petit temps au départ et petite fraicheur
La petite et son papa à la barre

Document Bureau d’Étude D. PROVIN

Le jeune garçon. Le voilier est aux Baléares sur l’île de Formentera. C’est le départ pour une autre île, le moteur tourne au ralenti. Depuis le début du voyage, les enfants ont reçu pour consigne de rester à l’intérieur du bateau pendant les manœuvres, les arrivées et les départs. Sur le quai, le capitaine commence à larguer les amarres arrière. A bord, chacun est à son poste avec un pare-battage pour protéger la coque et l’écarter du quai dès que la marche avant sera embrayée. Le capitaine s’apprête à larguer du quai l’amarre avant quand dans un grand bruit de moteur le bateau avance droit dans le quai. Coup d’œil en arrière, c’est son jeune enfant qui a pris les commandes pour faire comme son papa. Le capitaine saute sur le pont et fonce dans le cockpit pour stopper le moteur. Dans un cri de désapprobation, il s’empare de son fils, le soulève sous les bras sans ménagement et le propulse dans la descente, pour reprendre en main la manœuvre avant que le bateau ne s’écrase contre le quai sous le regard perplexe des promeneurs. La manœuvre de départ se réorganise, ARMINEL quitte le quai vers de nouvelles aventures. Les explications vont venir. Les consignes sont rappelées. L’enfant comprend qu’il n’est pas à sa place à la barre car il est encore trop jeune. Il n’est pas autorisé à lancer le moteur. Le calme revient.

ARMINEL
Descente
A droite, la coursive vers la salle d’eau et la cabine arrière
Photo D. PROVIN
ARMINEL à quai aux Baléares
Amarrages arrière et avant
Photo D. PROVIN 1981

Petit déjeuner

Petit déjeuner. Fin de la nuit, fin du quart du capitaine. Le soleil est levé. Dominique va pouvoir se reposer. Il enlève ses bottes, son haut de ciré jaune et le pantalon à bretelles dans lequel il est engoncé depuis quatre heures. Il a un grand creux à l’estomac et c’est l’heure du petit déjeuner. L’équipière vient juste de s’attabler avec les enfants déjà réveillés qui prennent place autour de la grande table du carré. La mer est calme, le vent est doux, le ciel est sans nuages. Une belle journée s’annonce.

La petite de trois ans et demi demande à son Papa une tartine de confiture. Celui-ci lui adresse un grand sourire et lui coupe une belle tartine qu’il recouvre de confiture d’abricot ; il l’étale consciencieusement à la petite cuillère. La petite le regarde faire. Le papa relève la tête et avec un grand sourire lui tend la tartine. Je veux pas l’abricot, je veux la fraise. Le papa pose la tartine et coupe une belle tartine qu’il recouvre de confiture de fraise. Il l’étale consciencieusement à la petite cuillère. La petite le regarde faire. Il relève la tête et lui tend avec un grand sourire cette tartine de fraise. T’as pas mis le beurre. Le papa qui n’est pas habitué à préparer le petit déjeuner des enfants commence à avoir une grosse faim. Il déballe le beurre et en coupe de fines lamelles qu’il dépose sur la confiture. La petite le regarde faire. Il relève la tête et lui tend cette tartine avec un grand sourire. Voilà ta tartine de confiture de fraise au beurre. – Non, j’en veux pas. Le Papa est interloqué et de plus en plus affamé. Non, pourquoi tu mets le beurre sur la confiture ? J’en veux pas. Le beurre est sous la confiture.

Un lourd silence s’élève entre le père et sa fille… Le papa que la faim tenaille est sans réponse et la fillette est bien déterminée. C’est vrai que le petit déjeuner est tout un rituel et gare à celui qui s’en écarte. Intervient l’équipière qui prend les choses en main pour dénouer cette situation qui semble bien être dans une impasse. Tout le monde va pouvoir déjeuner et le papa retrouve la joie de vivre cette belle journée. Il va pouvoir finir sa nuit. Scrogneugneux !

ARMINEL A bâbord. Cuisine
Photo D. PROVIN
ARMINEL A tribord. Carré pour les repas
Photo D. PROVIN
ARMINEL La petite, 3 ans et demi. Jeu sur la plage arrière
1981 Photo D. PROVIN

Équilibre. Beau temps, mer belle. Le voilier avance tranquillement. Qui a dit que la Plaisance était parfois plaisante ? Si le cockpit est réservé aux enfants, il n’en demeure pas moins qu’ils en sortent dès que la mer est belle, et c’est le cas aujourd’hui. Le voilier est ceinturé d’un filet de 80 cm de hauteur, attaché sur les chandeliers, pour parer aux chutes. C’est une sécurité que l’on retrouve sur de nombreux bateaux. Autre sécurité, c’est la main-courante en bois fixée sur le rouf. Elle sécurise les déplacements sur les passavants, ce sont les parties de pont les plus extérieures. La main-courante est empoignée pour se retenir au bateau dans les mers houleuses. Elle fait 15 cm de haut et 3 cm de large, avec le bord supérieur arrondi.

La petite est partie se promener sur le pont. Le temps de vérifier à la table à cartes la position du voilier et le papa ressort. Elle se promène en équilibre sur la main-courante du rouf malgré la légère houle. Un pied devant puis un autre, puis un autre et ainsi elle parcourt les quatre mètres de main-courante en parfait équilibre coordonné avec les mouvements du bateau. Arrivée au bout, va-t-elle en descendre ? Non, c’est un demi-tour rapide et elle revient en équilibre au cockpit, les bras en balancier. Et hop, elle est très concentrée et c’est un autre demi-tour et la voilà repartie.
Un jeu d’équilibre parfaitement maîtrisé. Comme une danseuse. Étonnant.

ARMINEL le garçon à la barre, la petite sur le château arrière.
Photo D. PROVIN 1981
ARMINEL 11,80 Barre à roue intérieure et bulle d’observation
Table à cartes. Descente
Le fils dans le cockpit central. Barre à roue

Photos D. PROVIN 1981

Enrouler l’écoute sur le winch

Enrouler l’écoute sur le winch. Le génois est immense et pour le border depuis le cockpit il est nécessaire d’utiliser des winchs. Ce sont des treuils à mouliner à la main avec une manivelle. C’est le travail de celui qui s’occupe des focs et que l’on nomme le focquier. Il convient de bien enrouler l’écoute de foc sur le winch, dans le bon sens, sans sur-patter et surtout sans y laisser un doigt coincé sous le cordage. Action que le capitaine fait sans faute depuis des années sur différents voiliers sans jamais relâcher sa vigilance. Son jeune garçon de 6 ans et demi regarde attentivement son père qui lui prodigue explications et recommandations. L’enfant est très attentif. Par un jour de beau temps et de petit vent, il commence sous l’œil attentif de son père à s’essayer avec ce gros cordage qu’est l’écoute de génois. Les gestes sont précis, le jeune enroule avec le plat de la main le cordage sans laisser traîner ses doigts. Le travail du jeune focquier est bien exécuté. Bon pour le service, sous surveillance paternelle.

ARMINEL Couchettes avant avec rideaux de séparation du carré.
Photo D. PROVIN

Couchettes des enfants. Les deux enfants dorment à l’avant, couchette bâbord ou couchette tribord, c’est eux qui en décident. Ils peuvent dormir aussi dans la couchette du navigateur, en coursive, si elle n’est pas occupée par un équipier.

Une carène qui marsouine

Ce jour-là, c’est une grosse houle très sèche avec des vagues courtes assaillant l’étrave qui monte et descend brutalement. C’est le tangage. L’allure sous voile est au plus près du vent, c’est-à-dire au plus près de la vague. La carène de l’ARMINEL ne tape pas, elle marsouine, mais elle monte et descend les vagues sauvages.

Cockpit central

Cockpit central. Le cockpit étant central, l’effet des vagues est complètement atténué, c’est à cet emplacement que l’on a le tangage le plus amorti, c’est le point de bascule. Les enfants ont demandé un sandwich pour leur casse-croûte du midi, puis ils sont allés se reposer à l’avant. Leur père descend dans le carré pour vérifier si tout va bien. A l’intérieur, le bruit des vagues, le sifflement du vent sont complètement étouffés par le matériau de la coque et du pont. C’est du bois-moulé, ce qui insonorise du bruit et rend l’intérieur agréable à vivre.

En allant à l’avant, le papa demande aux enfants si tout va bien. Oui, oui !

Les enfants décollent de la couchette et retombent sur le matelas mousse en riant. Le papa doit s’accrocher tant le bateau monte et descend. La couchette de coursive est au centre du bateau, placée sous le côté du cockpit central, la place la plus confortable dans cette mer agitée. Allez dans la couchette de la coursive ! – Non ! Non ! La journée se terminera ainsi avec les enfants à l’avant, un jeu sensationnel qui vous fait décoller dans les airs. Bien plus tard, le jeune garçon devenu adulte travaillera chez Air Bus !

ARMINEL 11,80 Descente à pied sec par l’avant.
Au Nord de la Sicile, face à l’île pénitentiaire de Assinara.
Jeux de plage. Le fils du capitaine, 6 ans et demi

Plan et photo D. PROVIN 1981

Revenons à la navigation et quittons Rome
pour aller vers les îles du Sud

Rome. Les Iles Pontines. La baie de Naples avec Torre del Greco, Ischia, Capri, les Iles Eoliennes, Stromboli, Lipari, Filicudi, la Sicile, Palerme, Céfalù, Messine.
Carte du voyage de ARMINEL 1981
Photo D. PROVIN

Les Iles Pontines

Les Iles Pontines. Quitter Rome. Naviguer et arriver de nuit aux îles Pontines, Ponza puis Ventotene. Trois heures du matin, un très gros ferry donne le dernier appel de départ en sifflant trois fois. Il va raser dangereusement les poupes de tous les voiliers ancrés dans le chenal, en faisant hurler sa corne de brume sans discontinuer. Au petit matin, toc, toc, toc contre la coque, c’est une interpellation de la Guardia Civil. Convocation immédiate au Poste de Police, tout comme d’autres capitaines de voiliers, pour avoir mouillé dans le chenal du petit port de Ventotene. Nous somme tous verbalisés. On ne mouille pas dans un chenal qui doit rester libre à la circulation, même en pleine nuit ! L’amende n’arrivera jamais chez les Français.

Pompéi

Pompéi. Départ. Hisser les voiles, direction le port de Torre del Greco, à quelques encablures de Naples, pour visiter Pompéi la belle, avec sa vue sur le Vésuve.

Pompéi. Portrait du poète
Photo document 1981
Pompéi. Vénus aux deux amours vogue sur un coquillage
Photo document 1981
Pompéi. La maison du boulanger et les meules que l’on tournait à la main
Photo document 1981

Pompéi. Façade située près du Decumanus,
voie principale orientée ouest-est
Photo document 1981

Ile d’Ischia dans le Golfe de Naples

Artiste à Ischia
Plat en céramique 1981
Photo D. PROVIN

Ile d’Ischia. Voguer en face dans la baie de Naples vers l’île d’Ischia, une île volcanique, tout en hauteur, tout en fleurs et en couleurs où les bateaux sont amarrés en rond dans un ancien cratère de volcan. ARMINEL trouve une petite place à côté d’un immense ferry. Se faire alpaguer par un bel Italien qui propose dans un discours digne de la Comédia del Arte un Tour de l’île en Piaggio, scooter à trois roues. Arrêts aux différents points de vue et haltes chez les artisans, artistes en céramique. Commentaires avec les mains, en Italien, avec de grands gestes. Le capitaine succombe pour un magnifique plat au dessin artistique de couleur rouge. Plat qui, collé et recollé, a survécu à plusieurs chutes jusqu’à aujourd’hui ! Visite inoubliable qui touche chacun au cœur. Promesse d’y revenir.

Isola Ischia dans le Golfe de Naples
Plan 1981
Ischia, Capri. Torre Annunziata et Torre del Greco, deux ports pour visiter Herculanum et Pompéi
Plan 1981
Port Ischia dans un ancien cratère de volcan
Plan 1981
Isola Ischia Dessin du 18ème siècle
Document Tourismo Isola 1981

Capri

Capri. Quitter l’île d’Ischia à regret, faire escale à Capri d’où Pline l’Ancien assista à l’éruption du Vésuve en 79 après J-C.

Ile de Stromboli

ARMINEL 11,80
La petite, la cerise et le Stromboli
Photo D. PROVIN

Continuer dans la mer Tyrrhénienne vers l’Isola de Stromboli et son volcan fumant à 1000 m d’où Ulysse et sa flotte de navires reçurent des rochers lancés par le Cyclope.
A bord de l’ARMINEL, l’équipage se garde bien d’aller à la rencontre de cet aimable personnage !

Zigzagodromer,
c’est aussi savoir s’écarter de la version officielle

Carte du voyage d’Ulysse déterminée par
Victor Bérard et Frédéric Boissonnas en 1912
Ce voyage est retracé avec plusieurs centaines de plaques photographiques.
Selon les descriptions d’Homère, Victor Bérard et Frédéric Boissonnas en 1912
retracent le voyage d’Ulysse allant de Troie à Gibraltar en passant par la Tunisie
et les différentes passes du Péloponnèse, de la Sicile, de la Corse et de la Sardaigne.

Document Victor Bérard et Frédéric Boissonnas en 1912

Aux îles Eoliennes

Aux îles Eoliennes, faire escale à la grande île de Lipari, refaire le plein d’eau, aller chez le coiffeur. Corto ? – Si senor, corto ! répond le capitaine. Corto ne veut pas dire en enlever un peu, mais corto veut dire, au vu du résultat, faire la boule à zéro ! Reste 3 mm de cheveux, la tête à Toto !
Aller sur l’île sauvage de Filicudi et débarquer sur l’île Vulcano, dédiée au dieu Vulcain, réputée pour ses fumeroles, ses sources thermales soufrées et ses bains de boue thérapeutiques.

Un livre de chevet à chiner. Edition remarquable.
Les bateaux avaient un rostre en bronze
pour éperonner l’ennemi
. Photo 1981
Palerme. Iles Eoliennes. Stromboli, Lipari, Vulcano, Filicudi
Photo document 1981

Espadon

Aux îles Eoliennes. Pêche à l’espadon 1981
Passerelle de 25 m. Nid de pie à 20m de haut.

Pêcheur photo
Espace
Photo tripavisor

Espadon. Aux îles Éoliennes, la pêche privilégiée est celle de l’espadon, une vieille tradition. Véritable géant des mers avec son immense pic avant avec lequel il assomme ses proies et qui lui sert de défense contre les requins, ce magnifique poisson vient dans le détroit de Messine et aux îles Éoliennes pour y pondre ses œufs et se reproduire. Dans le port il y a de nombreux bateaux extraordinaires, ce sont ceux qui pêchent l’espadon, les felouques. Une coque d’environ 12 à 15 m, prolongée par une passerelle de plus de 20 m. Cette passerelle se termine par une petite plate-forme pour le harponneur. Au milieu du bateau s’élève une tour de 20 à 25 m. Elle est soutenue par des câbles et de cette tour partent d’autres câbles qui soutiennent la passerelle. En haut de la tour, il y a un nid de pie pour trois personnes, le barreur et les observateurs. Ils repèrent l’espadon qui ne se laisse pas facilement approcher et ils surveillent la circulation des navires dans le détroit de Messine.
Espadon. Cette pêche à l’espadon ne peut se pratiquer que par beau temps, la passerelle ne doit pas enfourner dans une vague et le haut de la tour ne peut pas se balancer dans la houle sans craindre de faire un chavirage. Ces bateaux traditionnels et extrêmes qui pêchaient encore dans les années 80 ont cessé leur mode de pêche.
De nos jours, un des rares bateaux de pêche à l’espadon de cette époque est devenu bateau-musée. Aujourd’hui la pêche à l’espadon est réglementée et seuls les gros mâles peuvent être pêchés afin de permettre la reconstitution de l’espèce.

Pêcheur au lamparo en 1981
Ils étaient nombreux, tous feux éteints au large de Palerme.

Pêche au lamparo

Pêche au lamparo. Par une belle nuit, vers trois heures du matin, navigant pour rejoindre Palerme, l’ARMINEL fait une rencontre inopinée avec de nombreuses barques de pêche non éclairées, c’est-à-dire tous feux éteints. Obstacle devant, crie la vigie, à droite, encore, à gauche, un autre, un autre, devant, à droite ! Dans la nuit, on ne distingue pas bien l’avant de l’arrière de toutes ces barques. On aperçoit les reflets d’une énorme boule en verre, c’est le lamparo. Son feu est éteint. Ce sont des barques équipées pour la pêche au lamparo. La lumière attire le poisson qui remonte vers la barque et il n’y a plus qu’à resserrer le filet et remonter la pêche à bord. Une bonne façon d’épuiser la ressource.

Il est illégal de naviguer de nuit sans signalisation. La pêche au lamparo est strictement réglementée. Nous sommes près de la Sicile, la nuit est belle et les douaniers dorment sur leurs deux oreilles ! Allons pas de médisance.
Cette pêche traditionnelle est pratiquée dans toute la Méditerranée depuis l’Antiquité. On la retrouve sur des mosaïques romaines de presque 2000 ans d’âge.

La Sicile, Palerme

Navigation de conserve ARMINEL et ATCH 10,50
De Palerme à Athènes par Messine et le Canal de Corinthe
Navigation de conserve ARMINEL et ATCH 10,50
De Palerme à Athènes par Messine et le Canal de Corinthe

Photo Dr Claude B.

La Sicile, Palerme. Voguer vers la Sicile, naviguer de nuit et au petit matin s’amarrer dans le port de Palerme la paisible, car policée par la mafia ! Retrouver le voilier de notre ami le Docteur Buchet, un ATCH 10,50 en acier. Un Plan D. Provin. Il a à son bord un équipage de choc, Philippe B. et Denis et Laurent C. Partis de Port La Nouvelle, près de l’Espagne, ils ont navigué d’une traite jusqu’à Lampedusa, petite île située au sud de la Sicile à 130 km de la Tunisie. De Palerme, les deux voiliers feront route commune jusqu’à Athènes et vivront, avant de reprendre chacun sa route, de drôles d’aventures qui vous seront contées.
Soleil, chaleur. Laisser tous les capots ouverts, tirer les rideaux, installer la petite chaussette de spi pour ventiler l’intérieur.
A Palerme, la place attribuée à l’ARMINEL par le Capitaine du port est celle de la Vedette des Douanes ! 
En plein dans le mazout ?Si, Si senior !
Un homme âgé, boucané de boucané, aux épais cheveux noirs bouclés, dans un vieux pantalon d’un gris sale indéfinissable et un maillot de corps chiffonné, d’un bleu marine délavé, vient s’asseoir sur la bite d’amarrage en métal, au pied de l’ARMINEL. Il va poser une très vieille sandale en lanières qui semble chausser un pied noirci, plein de corne, sur l’amarre la plus tendue du voilier. Pied qui ne bougera plus jusqu’au départ de l’ARMINEL trois jours plus tard. Il sort un fil de pêche et le plonge dans le mazout, avec un hameçon mais sans aucune amorce, pendant trois jours et trois nuits, sans jamais le ressortir. Il refuse à boire ou à manger et toute conversation. Il surveille sans faille tous nos déplacements et nos faits et gestes sans jamais nous regarder. Comprend-il le français ? Serions-nous venus pour faire un trafic ?
Ce n’est sûrement pas la police qui l’a amené là ! Toutes les allées et venues dans le port de Palerme sont contrôlées par la mafia.
A l’entrée du quai, s’arrête une voiture de police. Les tre Guardias vont serrer la main des trois mafieux qui barrent, avec leur voiture, l’entrée du quai. Salutations cordiales d’un mouvement de tête. Faisons confiance, le port de Palerme, grande plaque tournante de trafics, est parfaitement bien gardé. Personne, pas un seul gamin ne vient circuler sur les quais.
La paix est due à cette connivence entre force de police et mafia.

Le marché de Palerme. Aller découvrir le grand marché de tous les fruits et légumes des jardins du Sud, dans les vieilles rues colorées et animées. Voir un panier descendre du cinquième étage au bout d’une ficelle, avec une liste de courses. De là-haut, la mama observe son vendeur et, par gestes, choisit la taille et la quantité de légumes et de fruits. Elle remonte son panier et, satisfaite, elle le redescend avec des billets, puis le remonte avec la monnaie et Grazie ! Grazie ! Merci ! A demain.
Quelle ambiance ! Des fils couverts de linge qui tournent sur des poulies, d’une façade de la rue à celle d’en face. Le poissonnier qui écaille ses poissons dans la fontaine du centre de la place. Et le tout jeune enfant qui agite un grand éventail pour chasser les mouches des caisses de fruits et de légumes de toutes les couleurs pendant que le vendeur fait une petite sieste à côté de son étal. Quelles merveilleuses odeurs de toutes sortes, odeurs mêlées de fruits et d’herbes de la Méditerranée. Odeurs d’épices et de cuisine des petits estaminets qui entourent le marché.

Traverser le boulevard. Pour traverser le boulevard à grande circulation, tenir fermement par la main ses jeunes enfants. Les voitures ralentissent et les chauffeurs s’arrêtent avec de grands sourires pour les enfants. Ne jamais traverser sans les enfants, car avec force klaxons et cris d’injures, les conducteurs vous rasent les fesses en bons chauffards qu’ils sont. Le capitaine l’apprendra à ses dépens.

Un peu d’histoire, une paix de 200 ans

Monreale. Christ Pantocrator en or. Mosaïques byzantines
Cathédrale. Christ bénissant le voyageur
Photo 1981


200 ans de paix

Le Roi de Sicile. Roger prête hommage au pape Anaclet II et soumet le clergé de son royaume à ce dernier. Le 27 septembre 1130 , une bulle pontificale crée Roger II roi de Sicile, de Calabre et d’Apulie. Naples lui appartient en titre.
Le 25 décembre 1130 , Roger II est couronné à Palerme.

Roger II Roi de Sicile. Au 11ème siècle, sous Roger II de Normandie, fils d’Adélaïde de Montferrat, la Sicile est unifiée. A la Cour, chacun peut pratiquer sa religion librement, musulmane, chrétienne, juive ou orthodoxe de Byzance et conserver ses coutumes et ses mœurs. La population du monde arabe y est majoritaire. A la Cour normande, on parle l’Arabe, la langue d’Oïl, le Grec et le Latin que le roi maîtrisait. Les savants et les artistes de tout le bassin méditerranéen y sont les bienvenus. Le commerce est important entre les épices, les grains, les huiles, les vins et les produits de toute provenance, ce qui fait la richesse de l’île. Le Roi veille par des accords avec les autres souverains, à la sécurité en mer et à terre, des marchandises et des commerçants. Malgré les croisades, il s’en suivra 200 ans de paix.

Monter en bus à Monreale voir la splendide Cathédrale di Santa Maria Nuova construite sous Guillaume II, petit-fils de Roger II, avec ses murs couverts de scènes bibliques réalisées par les artisans byzantins en 1166. Ce sont des petites tesselles vitrifiées, ce qui a préservé les couleurs et la brillance de l’or depuis plus de 800 ans.
Lever les yeux vers le haut de la coupole d’où l’immense Christ Pantocrator – Christ en Gloire – bénit le visiteur.
Un observateur à l’esprit curieux, remarquera que tous les Christ byzantins ont un visage identique à celui du Saint Suaire de Turin.

Se laisser subjuguer par la beauté de ce lieu. Impossible de rester indifférent, quelle émotion ! Sur les murs, toutes les scènes du nouveau et de l’ancien testament sont exécutées en mosaïques d’or vitrifiées. En ces années de croisades, cette Cour qui intègre les cultures de la Méditerranée est dirigée par un roi normand lettré. Elle se distingue par ses échanges commerciaux, son rayonnement et une paix qui durera plus de 200 ans.
Il se dégage de ce lieu une sublime Paix et Sérénité qui nous vont droit au cœur.

Palerme. La Chapelle Palatine

Dans Palerme, la Chapelle Palatine de la même époque que Monreale, témoigne par sa splendeur de la même harmonie de vivre entre tous les hommes de différentes cultures, durant cette période de 200 ans.

Palerme. Chapelle Palatine. Mosaïque byzantine
L’enfant Jésus sur les épaules de Joseph
Photo 1981
Palerme. Chapelle Palatine. Mosaïque byzantine
Christ Pantocrator en or
Christ en Gloire bénissant le visiteur
Photo 1981

Cefalù

Port de Cefalù
Cathédrale
Christ Pantocrator bénissant le visiteur
Photo 1981

Cefalù. Quitter Palerme. Faire escale plus à l’Est au port de Cefalù.
Retrouver dans la cathédrale du 12ème siècle une immense mosaïque d’or vitrifiée
du Christ Pantocrator, où chaque tesselle est taillée à la main par les artisans byzantins.
Sublime de splendeur !

Ferry dans le détroit de Messine

Ferry dans le détroit de Messine. Les cargos montent et descendent sur une route Nord/Sud dans le détroit de Messine et tous les ferrys, grands et petits, relient sur une route Est/Ouest le port de Messine en Sicile au port de Reggio Calabria en Calabre, au Sud de l’Italie. Et tout ce petit monde se croise dans ce détroit. Les ferrys sont très nombreux, de toutes tailles, rapides, avec des capitaines exigeants qui, à grands coups de cornes et de sirènes, demandent à passer au plus vite afin de rejoindre un quai de débarquement. C’est la foire d’empoigne, version italienne du Sud. Danger 24 heures sur 24. ARMINEL devra affronter ce détroit de Messine à l’aller et au retour et trois équipiers ne seront pas de trop pour prévenir une collision. Tension et stress assurés !

Sicile. Détroit de Messine. Reggio de Calabre
Photo document 1981

Navigation de nuit
Ciel étoilé

Planiciel en carton 1981 Photo D. PROVIN
Véga dans la Lyre photo Létitia Portal
Déneb dans le Cygne
Photo astroclubtoussaint
Déneb dans la constellation du Cygne
et Véga dans la constellation de la Lyre
AltaÏre dans la constellation de l’Aigle
L’Aigle est le symbole de Zeus
Photo alain-calloch

Navigation de nuit. Lorsque le temps est clément, le réglage du voilier nécessite peu de manœuvres à réaliser durant la navigation de nuit. C’est un temps idéal pour observer les étoiles. En mer, les lumières des villes ne gênent pas l’observation du ciel, c’est un moment privilégié.
Pour commencer l’observation des étoiles, se munir d’un Planiciel, une carte circulaire des étoiles, réglable au jour et à l’heure, et d’une petite lampe peu éblouissante. L’observation peut commencer. Ajuster le calendrier du Planiciel à la date et à l’heure de la nuit. Orienter le Planiciel vers le Nord, puis le lever au-dessus de sa tête. De la sorte, il représente les étoiles de la nuit. Durant une veille de trois ou quatre heures, en réajustant l’heure du Planiciel, on a tout loisir de trouver différentes constellations. Porter son regard vers le Nord et trouver la Grande Ourse en forme de chariot.
La Grand Ourse trouvée, on prolonge trois fois l’arrière du chariot et on tombe sur l’Étoile Polaire qui est rattachée à la Petite Ourse. Bravo ! C’est le Nord.
Toute la nuit, toutes les étoiles dans le ciel tournent autour de ce point lumineux.
A bord, dorénavant on ne perd plus le Nord !
Maintenant, rechercher d’autres constellations. Vers le Sud, on peut voir une étoile qui brille : c’est Antarès dans le Scorpion. Depuis la Bretagne, on ne peut observer qu’une petite partie du Scorpion. Depuis Gibraltar, on observe déjà plus d’étoiles du Scorpion et du côté de la Sicile, toujours plus au Sud, on voit Antarès avec la constellation du Scorpion en entier. Ébahissement !
Entre l’Étoile Polaire et le Scorpion on peut repérer une couronne d’étoiles, c’est la Couronne boréale. Magnifique !
A droite de la Couronne, il faut peu de temps pour identifier une étoile très brillante, c’est Arcturus qui appartient à la constellation du Bouvier. Bravo ! A gauche, en cherchant un peu, on trouve la constellation d’Hercule. S’essayer à identifier plusieurs étoiles de cette constellation.
A gauche encore, l’étoile sur-brillante c’est Véga dans la Lyre ! Repérer les étoiles de la Lyre qui sont disposées en losange.



Il est très important de repérer la Lyre pour trouver les trois constellations de l’été. Ces trois constellations sont juste au-dessus de notre tête pendant tout l’été. Joindre dans le ciel l’étoile Polaire et l’Est. Facile, car il y a un compas de barre dans le cockpit. Sinon, à terre, emporter une petite boussole.
L’étoile brillante suivante, à gauche, c’est Déneb dans la constellation du Cygne. Chercher l’envol du Cygne dans le ciel, ses ailes et sa queue, Déneb étant la tête. Stupéfaction, c’est bien un cygne !
La troisième étoile de l’été est Altaïre dans la constellation de l’Aigle. Facile, ces trois étoiles brillantes sont en triangle. Trouver le bec de l’aigle, l’étoile près de sa tête et imaginer, avec les autres étoiles de la constellation, ses ailes déployées.
Reprenons, Déneb dans le Cygne et Véga dans la Lyre représentent la petite base du triangle. Le sommet du triangle est plus loin vers l’Est, c’est l’étoile très brillante, Altaïre dans l’Aigle. Bravo ! Vous avez trouvé les trois constellations de l’été. Elles tournent toutes autour de l’étoile Polaire au fil des heures de la nuit.
Pour résumer, Véga dans la Lyre, Déneb dans le Cygne, Altaïre dans l’Aigle ! C’est gagné pour tout l’été ! Et pour des années.

Les trois étoiles au dessus de notre tête tout l’été.
DENEB, VEGA, ALTAIRE
Document D. PROVIN

Les Pléiades

Au plaisir de trouver Les Pléiades, un amas de petites étoiles, le Dragon placé entre la Grande et la Petite Ourse et bien d’autres constellations.
Toutes ces constellations sont vues en plan, comme sur une feuille de papier. Il n’en est rien dans l’Espace, certaines sont éloignées à des années-lumière les unes des autres, mais elles apparaissent comme étant sur un même plan.
Les anciens navigateurs, comme les Phéniciens, les Grecs, les Vikings, les Maoris, les Polynésiens ont su observer la course des étoiles et se diriger en mer. La représentation des constellations changeait au gré des cultures, des ethnies et des millénaires, tout comme leurs noms, mais ce sont toujours les mêmes étoiles qui brillent dans la voûte céleste.
Dans l’hémisphère Sud, le repère est la Croix du Sud pour les navigateurs anciens qui, le jour, observaient la position du soleil et surtout son point culminant.
Quant aux marins du Nord, tels les Vikings naviguant dans le brouillard, ils repéraient le soleil, selon des textes anciens, avec une pierre un peu rosâtre contenant des particules d’hématite, la Pierre de Soleil. Elle concentre les rayons et les anciens trouvaient, à l’aide de cette pierre, la direction du soleil pour se repérer dans la brume. Cette pierre d’hématite était connue de nombreux peuples sur tous les continents. Ils avaient l’art de se positionner et de ne jamais perdre le Nord ! Ou comment trouver sa route…

Les Pléiades. Magnifique !
Photo Espace la vie

Phéniciens

Les Phéniciens furent des commerçants et de grands navigateurs en Méditerranée de – 1200 à – 300 avant JC.
Ils inventèrent un alphabet de 22 signes. Ils maîtrisaient la construction navale. Carthage était une de leurs colonies.
Têtes en verre de 5 cm

Avec les smartphones, il y a des programmes d’étoiles qui remplacent le Planiciel en carton. Amusez-vous bien, ce n’est que du bonheur pour déchiffrer le ciel, observer la beauté de la Voie Lactée et découvrir d’autres constellations, dont celle d’Orion, si caractéristique.
Avec l’observation des étoiles, nous vient naturellement un sentiment de modestie, le respect d’une nature si vaste. Nous vient aussi le sens de notre existence dans ce monde et dans l’univers. La singularité d’être sur cette terre si vivante touche l’esprit, le cœur et l’âme de l’observateur. L’humain qui observe les étoiles prend conscience des distances infinies. Il se sent plus humble, plus modeste devant tant de grandeur et de beauté céleste. C’est un moment de la vie qui se prête à la méditation. Après ce temps d’observation, vient un temps d’apaisement de l’être, suivi d’un temps de joie et d’un sentiment de plénitude. Observer les étoiles, ce n’est que du bonheur !

Un grand merci à tous les clubs de passionnés et à tous les professionnels en astronomie !
N’hésitez pas à consulter ces nombreux sites pour vous initier ou vous perfectionner.

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Escale au port de Messine

Messine. Rejoindre, à la voile, le port de Messine. Y faire le plein d’eau. L’agent du port demande un paiement de benté millé liré, vingt mille lires et le capitaine qui ne s’en laisse pas compter, parle soudain italien et demande la factura ! Après un échange vif, un vrai combat de coqs, l’agent s’éloigne, on ne le reverra plus. Le bateau avance d’une place sur le quai et une grande pancarte annonce : L’eau potable est gratuite !

Taormina
Le spi s’enroule pour moitié autour de l’étai

Taormina. Poursuivre par le détroit de Messine, pour naviguer jusqu’à la crique au pied du grand théâtre grec de Taormina, construit au sommet de la falaise, avec vue sur l’Etna et ses fumerolles. Ah ! Quelle chevauchée ce détroit de Messine ! Lancer le spinnaker de 110 m2. Le vent forcit. Vent arrière, le bateau accélère. Il accélère encore et, dans une survente, le spi s’enroule pour moitié autour de l’étai. Le spi s’affiche avec deux énormes poches de part et d’autre de l’étai. Mine déconfite du capitaine. Cap sur bâbord pour le désenrouler, puis essayer sur tribord. Le vent s’établit à force 7. Aucun résultat. Il faudra attendre d’être ancré dans la crique de Taormina, derrière la petite falaise, pour être à l’abri du vent et récupérer le spi malicieux. Visite grandiose du théâtre, vue imprenable sur l’Etna.

Merveilleuse Sicile chargée d’histoire normande, d’histoires romaine et grecque, arabe et byzantine !

Reprenons la navigation
pour rejoindre les îles grecques

Le Cargo fou !

Le Cargo fou ! Après le détroit de Messine, c’est l’immensité de la mer qui attend les deux voiliers. La chaleur augmente chaque jour, l’anticyclone s’installe. Le capitaine s’emploie à gonfler l’annexe et à la disposer sur le pont. C’est en quelques seaux d’eau qu’il la remplit. Petit apéro sobre, patience avant le retour du vent, repas de légumes et fruits frais du marché de Palerme. L’heure d’une petite sieste arrive et Dominique s’installe avec son chapeau dans l’eau tiédie de l’annexe. Soleil brûlant. Dans l’après-midi les deux voiliers ATCH et ARMINEL se rejoignent au moteur. Les équipages se lancent dans des séries de plongeons et de sauts. Il ne reste plus qu’à passer une amarre entre les deux étraves pour se suspendre à celle-ci et se laisser traîner à toute petite vitesse. En soirée le vent revient, c’est une nuit noire, sans lune. Les feux de route sont allumés en tête de mât et à la poupe. Bien que naviguant côte à côte, les deux bateaux se perdent de vue. Soudain, le capitaine de l’ARMINEL distingue un gros cargo, tous feux éteints, avec deux vedettes accostées à son bord. On voit bouger des ombres, il n’y a pas de lumière. Qui ne comprendrait pas qu’il s’agit là d’une livraison illicite de cigarettes ou de tout autre produit de contrebande ? ARMINEL ne souhaite que passer au plus vite. Sur le cargo, il y a comme un claquement, une agitation dans la nuit et, horreur, le cargo démarre et fonce sur le voilier. Panique à bord ! Le capitaine démarre le moteur et met la puissance maximum. Il s’écarte de 90° du cargo. Le refroidissement moteur est-il ouvert ou fermé ? Un œil sur la barre à roue, l’autre sur le cargo tout en appelant à la rescousse un équipier en pause de quart. Le capitaine plonge vers le moteur, ouvre le circuit de refroidissement. Non, c’est dans l’autre sens, c’est fermé, non, alors l’ouvrir. Vite jeter un œil dehors. Où est passé le cargo, sans feux de route ? Dans la nuit noire, sur notre arrière ? Non, sur le côté, la barre plus à bâbord, non sur tribord. C’est un moment de terreur. L’équipier prend la barre. Ça va mieux, le bateau s’éloigne du cargo fou qui est perdu de vue. Un cri vient de l’intérieur du voilier au moment où de la fumée sort du compartiment moteur. Arrêt moteur immédiat. Ouvrir tout en grand. Ventiler. Le circuit d’eau de refroidissement était fermé ! Plus de refroidissement. Le moteur est-il bloqué, ou est-ce plus grave ? Attendre que la température du moteur redescende. Patienter. Navigation à la voile. Deux heures plus tard, petite tentative de démarrage. Le moteur tourne bien. Rien de bloqué, rien de cassé. Mais plus de circulation d’eau de refroidissement. Le Capitaine arrête le moteur. C’est le rouet de pompe qui a lâché. A bord, il n’y a pas de rouet de rechange. Navigation à la voile et retrouvailles entre les deux équipages. On se raconte la traversée de la nuit.
Avez-vous vu le cargo fou ? Il nous a foncé dessus.
Nous aussi, il nous a foncé dessus !


Carte. Arrivée sur la Grèce

Messine, Taormine, Ithaque, Céphalonie, Delphes, Canal de Corinthe, Athènes, Cap Sounion, Kéa.
Carte du voyage de ARMINEL 1981 Photo D. PROVIN

Ithaque
Céphalonie

L’arrivée sur les quais se fera avec l’aide du voilier ATCH 10,50. Le rouet de refroidissement du moteur sera changé à Athènes en 30 minutes.
Voguer et atterrir sur Ithaque, toute petite île en Grèce, l’île d’où partit Ulysse, nous a-t-on appris. En résumé, Ulysse, noble guerrier, partit de sa riche ville avec un grand bateau à plusieurs rangées de rameurs et doté à l’étrave d’un rostre en bronze pour éventrer l’ennemi dans un combat naval. Ulysse était accompagné de toute une escadre de soldats. C’est ainsi que nous le raconte Homère.

En vérité, les archéologues ont pu découvrir le véritable port de départ d’Ulysse dans une île voisine d’Ithaque, Céphalonie, Kefalonia en Grec. Cet ancien grand port, doté de beaux bâtiments, était appelé Ithaque, d’où la confusion avec la petite île voisine, sans port.

Déchiffrer le grec. Télékarta Village de Kéfalonia
Photo D. PROVIN

ARMINEL fait escale à Kéfalonia. A hisser le drapeau Grec !
Hisser le pavillon jaune pour demander la visite de la Douane Grecque.
Changer ses francs pour des drachmes.

Contrôles en Grèce, Crew liste

Contrôles des Autorités Douanières. En Grèce, en 1981, il faut aussi, dans chaque port, présenter la Crew liste : liste des équipiers, avec numéros des passeports, date d’entrée et date de sortie de la Grèce pour chacun. Prévoir 25 minutes d’écriture. Liste qui finit au panier poubelle du Douanier lorsqu’elle est RAS. Rien à signaler.

La Turquie est si proche ! Et une attaque, comme il y eut sur l’île de Chypre en 1974, serait-elle à craindre de la part de l’équipage ?

Delphes

Faire escale au pied des falaises de la cité de Delphes réputée pour sa Pythie et ses célèbres oracles, y monter pour admirer son temple rond.

La Pythie vient murmurer un sage oracle à l’oreille de Dominique : « Reste toi-même. Quoi qu’il arrive, vis ta passion pour la voile, l’architecture. » Message bien compris.

Départ de Céphalonie. Depuis Palerme les voiliers ATCH 10,50 et ARMINEL 11,80 font route ensemble. ARMINEL est privé de son moteur qui n’a plus de refroidissement depuis la rencontre avec le cargo fou qui a foncé sur les deux voiliers. C’est l’équipage du voilier ATCH qui aide aux manœuvres de port ou d’appontement vers un quai. Le départ est donné et les deux voiliers voguent ensemble. A la nuit, chacun assure sa veille et trace sa route. Pour aller à Delphes, on longe la côte et on vire à bâbord pour s’enfoncer dans la grande baie de Delphes. Le vent est doux, la mer est sans vague. La lune brillante éclaire la route suivie. Il n’y a pas de marées à calculer comme en Bretagne. Il n’y a pas de rochers dangereux. Il n’y a pas de courants. Avec la nuit, une petite fraîcheur se lève et le vent forcit légèrement ce qui permet à ARMINEL de faire quelques accélérations bien agréables à vivre. Le bateau devient plus vivant.
Dans la nuit, ARMINEL se rapproche de la côte et le passage pour entrer dans la baie de Delphes est de plus en plus proche. Une légère excitation gagne le capitaine. Tout est clair. Le bateau file bien équilibré. La visibilité de nuit est très bonne. La côte se profile on ne peut mieux. Les brouillards bretons sont totalement oubliés. Tel un cheval qui s’élance, le capitaine relance de la toile qui par sécurité avait été réduite pour la nuit. Le bateau débridé repart à pleine vitesse.
Cette navigation nocturne procure une excitation qui gagne l’équipage, avec toutefois un petit pincement de peur qui prend aux tripes. Et le voilier s’élance dans la baie de Delphes.
Passage réussi. La côte s’éloigne et ARMINEL a le reste de la nuit pour traverser la baie et rejoindre le quai de Delphes qui n’a pas de port.
Ah ! Au loin des lumières ! Un village ? Cherchons sur la carte. Un autre paquet de lumières, un autre village ? Le voilier s’avance dans la baie, encore un autre village illuminé, un autre, et encore un autre ? Recherches sur la carte, relevés au compas, traçages sur la carte. Aucun village d’indiqué, aucune trace d’habitation. Plus le voilier avance, plus il y a de villages pleins de lumières. Plus ARMINEL s’enfonce dans la baie, plus les lumières sont brillantes.
C’est à n’y rien comprendre. Recommençons les relevés !
Le capitaine recalcule sa route, revérifie son estime. RAS Rien à signaler.
Mais c’est quoi ces villages ? De nouvelles constructions comme en Espagne ?
Le petit matin approche et ces lumières sont toujours en vue, devant, sur les côtés, et on voit encore celles que l’on a dépassées dans la nuit.
Le soleil se lève, un petit jour apparaît et un de ces villages se laisse observer plus attentivement à la jumelle. Mais qu’est-ce que c’est, comment comprendre l’architecture de ce village ? Mystère de mystère ! Encore plus de lumière matinale et… mais c’est pas un village, c’est…, c’est…, c’est un pétrolier éblouissant de phares et de spots ! Alors regardons les autres villages, mais…, mais, ce sont d’autres pétroliers et d’autres, et d’autres …

Oui, il y a une crise dans le pétrole et tous ces bateaux vides, montrant une grande hauteur de carène hors de l’eau, sont à l’ancre dans la baie de Delphes. Incompréhension et soupir de soulagement. On en rirait presque. Ils sont fous ces Grecs. Dans d’autres baies on retrouvera des pétroliers sans pétrole, tout illuminés et à l’ancre.

Voici quelques photos du passage du Canal de Corinthe, avec un petit paquebot, lors du Jamborée de 1963. La faible largeur du Canal limite la taille des paquebots.
En 1981, le Canal n’a pas changé de configuration et le passage en voilier reste un moment émouvant.

ARMINEL toutes voiles dehors. Débridé par beau temps
Photo D. PROVIN 1981
ARMINEL au petit matin
Photo D. PROVIN 1981
Delphes. L’Aurige, celui qui tient les rênes.
L’Aurige, conducteur de char,
est une statue en pied de 1,80 m.
Bronze réalisé à la cire perdue, 490 avant Jésus-Christ !
Photo 1981 Musée de Delphes
Delphes Temple circulaire
Photo 1981
Canal de Corinthe
Photo Pixabay
Passage du Canal de Corinthe. Jamborée 1963
Photo J-P Canavesio

Les pétroliers
Où ont-ils vidangé leurs cuves de pétrole ?

Où ont-ils vidangé leurs cuves de pétrole ?
Le pétrole est sur toutes les plages de toutes les îles sous 5 cm de beau sable blond. Le matin en balade, rien à signaler, mais dès 11 heures, avec le soleil qui réchauffe le sable, c’est autre chose. Hé, Splash ! Splash ! Et re Splash ! Les pieds s’enfoncent soudainement dans le sable et ressortent couverts de pétrole noir et visqueux, bien incrusté entre chaque doigt de pied. Pour le nettoyage, utiliser du gras, c’est tout le pain de beurre qui y passe.
Ils sont… ces Grecs ! Ils ne respectent aucune norme et ils n’ont aucun sens de l’écologie.
Toute la flotte des pétroliers appartient à un richissime Grec et à son beau-frère. Ils ne se soumettent à aucune règle. Il en est de même aujourd’hui en 2022 pour les flottes de navires grecs qui ne payent aucun impôt à l’Etat grec.

Arriver au quai de Delphes
Tenir le cap estimé et arriver au quai de Delphes. Mais où est donc ce quai ?
Les instructions nautiques nous disent qu’il est éclairé par un feu continu.
A la jumelle, le quai est trouvé, mais pas le feu. Approcher doucement, réduire la toile, réduire la vitesse à la voile, se laisser glisser sur une mer plate et sans ride. Sortir toutes les amarres et tous les pare-battages pour protéger la coque et toucher en douceur le quai. S’amarrer.
Petite nuit de veille, vive le Sud, vive la Grèce, vive Delphes. Monter revoir le temple rond de la Pythie. Temple visité à 14 ans par le capitaine, lors de sa participation au Jamboree de 1963.
Et notre feu ? Au bout du quai, se trouve un poteau. Allons voir ça de plus près. Oui, le feu est bien là ! Avec la brillance d’une ampoule de 30 watts !
Quels farceurs ces Grecs ! Il est est vrai que l’État grec n’a pas de Ministère de la Mer et qu’il n’y a aucune réglementation à respecter.
Deux heures plus tard, le voilier ATCH arrive à quai. On se congratule et on échange nos impressions sur ces villages illuminés dans la nuit.
Même désarroi et même incompréhension.

Allons voir ce temple avec l’équipage du ATCH. Louer deux taxis avec leurs chauffeurs et monter en haut de la falaise dans de vieilles guimbardes tressaillantes. La route est en pente très raide.
Mettons-nous à l’écoute de la Pythie.
Cette visite nous remplit d’admiration pour les Grecs anciens, leur culture, leurs sculptures et leurs constructions.
Le retour se fera en roue libre, moteur à l’arrêt sur les pentes des plus inclinées de la falaise. C’est pour économiser l’essence, nous diront les chauffeurs !
Sont-ils si sûrs de freiner à temps, en plein virage ou en plein lacet ?
Repos puis préparation des bateaux pour passer le Canal de Corinthe qui se fera pour ARMINEL en remorque derrière le ATCH 10,50 avec une longue aussière.

Delphes Temple circulaire
Photo J-P Canavesio 1963

1963 Passage du Canal de Corinthe
Jamborée 1963

Le petit paquebot parti de Brindisi en Italie pour aller à Athènes
Passage du Canal de Corinthe
Jamborée 1963
Photo J-P Canavesio
Passage du Canal de Corinthe
Jamborée 1963
Photo J-P Canavesio
Passage du Canal de Corinthe
Jamborée 1963
Photo J-P Canavesio

Le SPHINX de Naxos à Delphes

Le SPHINX de Naxos posé sur une colonne ionique
Musée de Delphes
Photos prises par Dominique lors du Jamboree de 1963
Album de famille 1963

Musée de Delphes
Le SPHINX fut offert à Delphes en moins 560 avant J.C. par les citoyens de l’île de Naxos.
Sculpté en ronde bosse dans du marbre blanc, il mesure 3 mètres de haut. Il sera placé sur une colonne de 10 mètres.
Il a une tête et une chevelure de femme. Des ailes immenses d’oiseaux de proie. Il a un corps et des pattes de lionne.

Il représente la force et la férocité.
C’est le gardien du temple.

1981 Passage du Canal de Corinthe

Le passage du Canal de Corinthe se fera en douceur.

ARMINEL et ATCH 10,50
Photo D. PROVIN 1981

ARMINEL prêt pour être remorqué dans le Canal de Corinthe
par le voilier ATCH 10,50.
Lampe tempête comme feu de mouillage ou feu de nuit.

Pour le passage du Canal de Corinthe, le voilier ARMINEL sera tracté par le voilier ATCH 10,50. Pour les arrivées de port, ce sera voile et aide du voilier ATCH. Merci les amis, un grand merci ! C’est plus tard à Athènes que sera changé le rouet de pompe de refroidissement. Tout sera OK.

Départ vers Athènes

Départ vers Athènes. Hisser la voile et arriver au Pirée pour quelques jours. Le Pirée est immense, c’est le point de départ et d’arrivée de tous les ferrys, seul mode de transport pour les îles. Ils naviguent 24 heures sur 24. Le port de Zéa est réservé aux voiliers et aux vedettes. On y retrouve toutes les grandes vedettes stationnées à Saint-Tropez et dans tous les ports de la côte méditerranéenne française. Les riches propriétaires que les socialistes nouvellement élus ont taxés d’un nouvel impôt ont préféré voguer vers des pays plus accueillants, en particulier la Grèce où aucun impôt n’est prélevé. Ils ont pris la poudre d’escampette et les voilà accueillis à bras ouverts en Grèce.
Dès la prise de quai, une jeune Grecque, dans un français parfait, appris à l’école, nous dit-elle, se propose de faire nos courses, d’envoyer notre linge à la laverie, de nous brancher l’eau, le téléphone, l’électricité, de faire avec son père le taxi dans Athènes et de nous trouver, pour le moteur, un mécano dans l’heure ! Quel bel accueil à prix très doux ! Repas de fruits et légumes frais et petite sieste réparatrice après toutes ces émotions de navigation. La visite de l’Acropole et d’Athènes est au programme. Excitation !

Souvenir
1963 Jamboree scout en Grèce
dans la plaine de Marathon

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Jamboree-1963-Picasa-1024x353.jpg.

Jamboree scout en Grèce 1963
Le paquebot qui navigue de Brindisi en Italie à Athènes au Pirée
Début du rassemblement dans la plaine de Marathon
Entrée du camp des Luxembourgeois
Photos prises par Dominique lors du Jamboree de 1963
Album de famille 1963

Le Patriarche Athénagoras

Le Patriarche Athénagoras
Magnifique rencontre pour les Scouts du Jamborée 1963
Photo Jean-Paul Canavesio 1963

Le Patriarche Athénagoras
Athénagoras (1886-1972) fut Patriarche de l’Église Orthodoxe de Constantinople de 1948 à 1972.
Grand homme de foi et de prière, il priait la nuit pour l’Unité des Chrétiens.
Il rencontra le Pape Paul VI plusieurs fois entre 1964 et 1968.
Cette prière nous livre le secret de son bonheur et de son rayonnement, puisés dans la rencontre intime avec le Seigneur.

“Mais je suis désarmé. 
Je n’ai plus peur de rien, car l’amour chasse la peur. 
Je suis désarmé de la volonté d’avoir raison.”

Une si belle rencontre forge l’âme et le cœur
des jeunes gens que nous étions.

ATHENES

Athènes et découverte de l’alphabet Grec. Facile : prendre le métro athénien ; ce sont, en 1981, les anciens wagons parisiens tout en bois, bancs compris. Les noms des stations grecques de Métro sont indiqués en lettres grecques majuscules, on trouve en-dessous la traduction en français !
A l’école, beaucoup de lettres grecques sont utilisées en géométrie ou en algèbre ; Alpha, Beta, Delta, Epsilon, Gamma, Iota, Lambda, Mu, Oméga, Phi, Psi, Rhô, Sigma, Thêta… Et là, dans le métro, déchiffrer le nom des stations devient un jeu ! Mais pourquoi traduire ces noms en français plutôt qu’en anglais ? C’est parce qu’autrefois les Grecs apprenaient le français à l’école ! II suffit de trouver un ancien, étant allé à l’école, que l’on aborde en français pour être compris. Il va partager avec les visiteurs français son profond amour de la France, de Pierre de Coubertin, de Paris… En France, le professeur d’histoire nous a enseigné à partir de la 6ème l’amour de la Grèce, ses philosophes, sa démocratie, ses temples, ses héros et les voyages d’Ulysse !
Voilà, l’équipage de l’ARMINEL est prêt pour une découverte de la Grèce, de ses îles et pour la rencontre avec les Grecs.

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage

Cap Sounion

Temple du Cap Sounion dédié au dieu Poséidon
Photo J-P Canavesio 1963
Colonnade dorique
Photo J-P Canavesio 1963
Evezones
sur la Place Sintagma
Photo J-P Canavesio 1963
ACROPOLE. Le Parthénon. Il était encore possible de monter les marches et de toucher les colonnes du temple.
C’est au cœur de ce temple que trônait une grande sculpture de la déesse Athéna, protectrice des Athéniens.
L’ACROPOLE fut construit sous Périclès en moins 438 avant J-C. !
Photo et visite 1981

ACROLOPE

Au cours du Jamboree scout de 1963 qui s’est tenu dans la plaine historique de Marathon, Dominique a pu monter les marches de l’Acropole et vérifier les largeurs des colonnades en écartant les bras, comme le lui avait enseigné son professeur d’histoire en 6ème. Les bras touchent les colonnades aux extrémités de la façade et ne peuvent pas toucher les colonnades au milieu de la façade. Cela pour satisfaire la déformation d’optique et, de loin, donner la parfaite illusion de symétrie.

Nombre Pi dans ce mythique temple grec !

Dominique a pu rêver devant le grand fronton triangulaire de l’Acropole où s’inscrit le nombre Pi. La hauteur du triangle du fronton est le rayon d’un cercle dont le périmètre est la base du triangle du fronton, ce que lui avait appris son professeur de math.
R = Rayon. D = Diamètre. Pi = 3,14159.
Soit :
Périmètre du cercle = 2 Pi R = Pi D = 3.14 x D
Quelle chance d’avoir pu toucher les colonnes de ses mains en écartant les bras ! Ce n’est plus possible aujourd’hui car monter les marches de l’Acropole n’est plus autorisé.

L’Acropole était dédiée à la déesse Athéna
protectrice d’Athènes
Bronze du IVème siècle avant J-C. Musée Grec

Une passion pour la géométrie

Une passion pour la géométrie et l’optique est née de cette visite, ainsi qu’une immense admiration pour l’architecture et les sculptures grecques, si harmonieuses.
Bravo à Périclès et à toute cette civilisation pour avoir inscrit dans la pierre toutes ces connaissances, en moins 438 avant J-C !

Une passion pour les anciennes civilisations grecques

Grèce. Masque de la Comédie. Terre cuite. Athènes 1981
Photo D. PROVIN 1981
Civilisation des Cyclades
Document 1981 Musée Athènes
Civilisation des Cyclades
Moins 2800 – 2300 avant J.C.
Document 1981 Musée Athènes
Fronton de Temple grec. Colonnes doriques de la première période
Il se dégage force et stabilité de ce fronton
Photos prises par Dominique lors du Jamboree de 1963
Album de famille 1963

Cap Sounion
Temple dédié au dieu Poséidon
Dieu de la mer

Monter au Temple du Cap Sounion
Y revenir en voilier en 1981
Quelle émotion ! Que du Bonheur !

Photos prises par Dominique lors du Jamboree de 1963
Album de famille 1963
Temple dédié au dieu Poséidon
Colonnes doriques moins 440 avant J. C.

Photos prises par Dominique lors du Jamboree de 1963
Album de famille 1963

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1981 Carte du Voyage Vannes /Athènes et retour
1981 Carte du Voyage Vannes /Athènes et retour
Document D. PROVIN

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Cap Sounion
Attendre le coucher de soleil. Rêver !
Moment intemporel
Photo D. PROVIN

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ARMINEL 11,80 CC Cotre
1981 Athènes Enfants à bord

Petit temps Jeux sur le château arrière
Le docteur Claude Buchet à la barre
Photo D. PROVIN

Revenir en 1981 en voilier au Cap Sounion
Quelle émotion. Que du Bonheur !

Poursuivre le voyage depuis Athènes en descendant au Cap Sounion, réputé pour son temple grec dédié à Poséidon, dieu des marins, où ARMINEL doit, pendant une nuit, s’abriter du terrible vent grec, le Meltem, vent soufflant du nord vers le sud, dans la mer Egée. Un navigateur, barrant un voilier de 14 m, annonce à l’équipage un vent exceptionnel de 55 nœuds, relevé sur son anémomètre placé en tête de mât.

Au petit matin, le vent est tombé. Départ impossible. L’ancre est coincée entre deux rochers et l’équipage va passer trois heures en vaines tentatives avant de récupérer une ancre toute tordue. Sans cette ancre coincée dans les rochers, ARMINEL aurait pu subir, de nuit, le même sort que le bateau d’Ulysse qui, poussé par des vents tempétueux, vint faire naufrage sur l’île de la nymphe au grand charme, Calypso. Naufrage qui le fit rester, contre son gré, sept ans auprès de Calypso, nom qui signifie, celle qui enveloppe, celle qui pratique la mainmise.
Aucun naufrage à déplorer pour l’ARMINEL.
Merci Poséidon pour ce baptême et pour cette ancre coincée entre deux roches ! Ouf ! On a échappé à la belle et séduisante Calypso !

Chapelle grecque orthodoxe sur l’île de Kéa
Photo D. PROVIN 1981
Nikolaos Barque de pêcheur
Grèce
Photo D. PROVIN 1981

Clin d’œil aux années futures

Sur les Traces d’Ulysse
Photo 1981
30 ans plus tard
Photo 2011
Encore plus tard.
Petit clin d’oeil en rapport directe

avec le nom de l’architecte !
Le bon vin ne se bonifie-t-il pas en vieillissant ?

“Sur les traces d’Ulysse”

ARMINEL sous spinnaker 110 m2 Détroit de Messine
Dominique au spi
Photo 1981
Ulysse ce héros mortel
Bronze anonyme vers 460 avant J-C.
Exposition sur la Grèce. Riace

Ulysse
L’Odyssée d’Homère

ARMINEL 11,80 aux aurores en Grèce
Photo prise depuis l’annexe D. PROVIN 1981

Dans l’Odyssée de Homère, se cache, au dire de certains, une cartographie codée de tous les passages remarquables en Méditerranée. A l’époque de Homère, poète de la fin du VIIIe siècle avant J-C, les capitaines se transmettent ces indications de cartographie. Connaître les routes maritimes, pour le commerce ou pour les expéditions guerrières, permet d’obtenir richesse et puissance.
Les indices cachés de cartographie ne sont pas explicites et la discussion reste ouverte.

La vie et la mort

Dans ce récit, Homère nous délivre de nombreux enseignements sur la vie et la mort.

Les enfers
Dans l’Odyssée, Homère nous conte ce voyage hors du commun et terrifiant qu’est la descente aux Enfers, le Royaume des Ombres. Ulysse va y rencontrer non seulement l’ombre de sa mère mais aussi des princesses, des héros et les ombres de ses compagnons d’armes morts sous les remparts de Troie.

Le devin Tirésias
Ulysse sollicitera les conseils de sagesse que lui donnera l’Ombre du Devin aveugle, Tirésias. Terribles prédictions de naufrages qui se réaliseront. Homère décrit dans ce voyage aux Enfers. Pour celui qui vit à cette époque, la mort est omniprésente dans chaque entreprise aventureuse.
Une philosophie de vie à l’opposé de nos croyances contemporaines.

Les amours

Calypso
Statue en marbre Musée grec
Calypso
Musée grec

Les amours

Homère nous enseigne les amours d’ Ulysse
avec Circé et Calypso, leurs effets et leurs conséquences.

Il nous apprend aussi que pour se détacher d’une relation amoureuse, il est nécessaire de faire appel aux plus hautes instances, les dieux.
Et qu’en est-il des plus hautes instances de nos jours ?

La sagesse



Homère nous montre comment acquérir butins et richesses et comment, lorsque l’on perd tout, accepter cette situation avec patience, sans se plaindre, sans exiger. Aucun tribunal n’est saisi, aucune longue procédure, aucun espoir d’indemnités pour se faire dédommager de ses pertes. Homère nous enseigne la perte, et comment malgré le deuil, se relever et avancer.

Ulysse est un vrai chef, il encourage son équipage et le remercie, plutôt que de le mener au fouet. Il a l’art d’entretenir des relations avec les autres, qu’ils soient princes, marins, paysans ou soldats, qu’ils soient amis ou ennemis.

Déclarations orgueilleuses. On y découvre la vie dans ses multiples facettes, comment négocier les difficultés par la ruse, mais aussi comment assumer les conséquences de déclarations orgueilleuses.
C’est ainsi qu’Ulysse déclenche la haine du dieu Poséidon qui l’entraînera plusieurs fois jusqu’au naufrage avec la perte des ses navires, de tous ses équipages et des butins ramenés de la prise de Troie.
Était-il bien nécessaire de se vanter ?
Situations toujours d’actualité pour qui veut bien lire ce récit entre les lignes.

Sur les traces d’Ulysse
Apprendre à négocier les vagues scélérates qui peuvent conduire au naufrage, à encourager l’équipage, à découvrir des lieux nouveaux et leurs habitants ayant d’autres codes de vie : c’est le lot et la richesse de ce voyage avec ARMINEL sur les traces d’Ulysse.

Devenir un dieu immortel

Calypso propose à Ulysse de faire de lui un dieu immortel
Vase grec. Musée grec

Choix impossible

Choix impossible
Avec la déesse Calypso, Ulysse se retrouve devant un choix impossible : ou il refuse les avances de la déesse et il sera transformé en pourceau, comme le fut son équipage, ou il accepte les plaisirs fous que lui propose la déesse et il devient son prisonnier.
Elle lui met le grappin dessus. Calypso, son nom le dit, est celle qui enveloppe, celle qui pratique la mainmise.
Ulysse accepte la deuxième proposition pleine de délices, mais il doit renoncer à être son propre héros.

Il devient le prisonnier de la déesse Calypso, ce qui lui est vite insupportable.
Chaque jour, il pleure sur la plage et ne souhaite que reprendre la mer.

La déesse Calypso lui promet de faire de lui un dieu immortel s’il accepte de rester avec elle.
Être ou ne pas être est un choix tragique pour l’homme.
Ulysse est prisonnier d’une double contrainte, c’est-à-dire une situation dans laquelle aucun choix ne donne satisfaction.
Quoi qu’il choisisse, quoi qu’il fasse, il n’a pas la solution pour que sa vie soit celle d’un héros.
Ulysse refuse l’immortalité que lui propose Calypso.

C’est seulement en faisant appel aux dieux pour négocier la rupture avec Calypso et en faisant appel en particulier à Zeus qui, de toute son autorité, obtiendra de Calypso qu’elle lâche prise, qu’Ulysse sera libéré et reprendra sa vie de Héros.
Pour Homère, seule l’autorité divine peut nous faire sortir d’un choix impossible.
Et de nos jours, qu’en est-il ?

Panne de vent en Grèce

ARMINEL 11,80
Panne de vent en Grèce
Photo D. PROVIN 1981

Jeunesse éternelle. Dans cette épopée, sous la plume de Homère, on apprend que la jeunesse n’est pas éternelle, que l’on n’est pas immortel, ni même invincible. La mort peut venir brutalement par la guerre, les pillages ou les naufrages.

Imposture. Homère invite son héros à rester humble. Il n’est pas nécessaire de se poser en imposteur, plus grand, plus fort que l’on est en vérité. La mort peut vous faucher à tout moment. C’est bien ce qui arrivera aux prétendants qui voulaient supplanter Ulysse auprès de Pénélope. Aucun des prétendants n’aura la force et ne sera en mesure de bander l’arc d’Ulysse. Immense récit exemplaire d’une imposture. Tous les prétendants perdront la vie sous les flèches d’Ulysse.

Avancer. Pleurer ses compagnons morts, faire le deuil et se relever toujours, avancer dans l’aventure de la Vie en sollicitant l’aide des dieux, tel est ici l’enseignement de Homère.

A la vieillesse, on ne cesse de travailler, on se montre expérimenté pour transmettre un savoir.
La retraite pour les Grecs de cette époque-là n’existe pas.

Droit grec
On découvre aussi le droit grec, fort différent de celui de notre époque.
Après trois ans sans donner de ses nouvelles, un Grec est considéré comme mort.
Un prétendant est en droit d’épouser la veuve, de s’emparer de tous les biens du défunt, de rejeter les enfants de cette première union et même de leur donner la mort.
Rude moment qui de nos jours fait froid dans le dos.

Gouverner
Cette épopée est assurément un enseignement destiné à Télémaque, fils d’Ulysse et à tous les futurs Princes appelés à gouverner.
C’est aussi un enseignement pour tous ceux qui souhaitent apprendre à se gouverner, avant de gouverner les autres.

Panne de vent

ARMINEL 11,80 Panne de vent
Photo prise depuis l’annexe
Photo D. PROVIN 1981




Libations aux dieux

Libations aux dieux. Homère nous enseigne dans cette épopée les relations à entretenir avec les dieux. Pour les Grecs, aucun voyage, aucune entreprise ne sauraient être envisagés sans faire appel à la protection des dieux par des offrandes et des libations.
Libations que l’équipage de l’ARMINEL fera avant le départ et à l’arrivée pour solliciter et remercier les dieux de leur clémence durant ce voyage.
Joyeuses libations de cidre et de crêpes, bien sûr ! Santé ! Yered Mad !

Libations

Libations avec Dionysos. Dieu de la vigne
Carte déco

Élever son Âme

Dans les îles. Petit port au pied de l’église.
Photo 1981

Élever son Âme est la plus noble façon d’Être.
Cette attitude est en conflit avec la satisfaction des plus simples envies.
Dans ce récit épique de l’Odyssée, les équipages d’Ulysse qui s’abandonnent à leurs instincts en subissent les conséquences funestes. Pour avoir tué les bovins sacrés, réservés aux dieux, les marins et leurs bateaux périront. A cause de leur gourmandise, ils seront transformés en pourceaux par Calypso. Bien d’autres peines encore les accableront.
C’est là un enseignement universel que nous donne Homère.

Le chant des Sirènes

Ulysse et le chant des Sirènes. Ulysse attaché au mât de son navire.
Mosaïque romaine du 2ème siècle. Musée
de Tunis

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Homère nous enseigne

“Pénélope fut la dernière épreuve qu’Ulysse
eut à subir à la fin de son voyage.”

De nos jours, on ne tue plus les prétendants.
Regarder les événements de la vie avec philosophie
“Tous les jours rencontrent leur fin”

“Quitter la vie comme Ulysse quitta Nausicaa
– en la bénissant plus qu’en l’aimant.”

Ulysse quitte, sur un radeau, la déesse Calypso après plusieurs années de vie amoureuse. Guidée par sa protectrice la déesse Athéna, il vient dans un brouillard, s’échouer après une tempête sur une plage inconnue.
Nausicaa, fille unique du roi Alkinoos, est une magnifique princesse de la très riche île Schérie. Guidée dans un rêve par Athéna, elle découvre, en compagnie de ses suivantes, Ulysse, héros naufragé sur la plage. Il habille sa nudité d’une branche feuillue. Nausicaa tombe amoureuse d’Ulysse qui, après ses aventures amoureuses avec Circé et Calypso, refuse avec sagesse ce jeune amour, la richesse et la puissance qui lui sont offertes. Ulysse préfère bénir Nausicaa. Son père le roi Alkinoos fera reconduire Ulysse sur son île d’Ithaque (identifiée comme étant Céphalonia). Il nous est conté par Homère que l’île Schérie ne peut être abordée que dans un grand sommeil dû à un brouillard magique et que l’on en repart en s’endormant, ce qui arriva à Ulysse car la déesse Athéna lui ferma les paupières. L’île Schérie est un lieu où on trouve en toute saison les fruits les plus beaux et où les champs de blé sont mûrs sans avoir eu besoin de les cultiver. Les habitants de l’île n’ont pas d’ennemis et ne connaissent pas la discorde.
L’île Schérie demeurera une terre mystérieuse, un lieu paradisiaque introuvable.
Après son naufrage dans l’île Schérie, Ulysse retrouve sa force et sa beauté.
Et de ce passage dans cette île, la plus grande sagesse habite Ulysse !

ARMINEL dans le brouillard
Photo D. PROVIN

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Le voilier ARMINEL n’a pas fait naufrage. Son capitaine qui n’est pas le héros Ulysse, n’a pas rencontré la princesse Nausicaa. Il a bien rencontré des lieux paradisiaques. Et un peu de sagesse lui est venue avec plus d’expérience en navigation au fil des milles nautiques parcourus.

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Carte. Retour par le Péloponnèse

Kéa, Cap Sounion, le Péloponnèse, Nauplie, île de Poros, Hydra, Kalamata, Messine, Bonifacio, Ajaccio.
Carte du voyage de ARMINEL 1981
Photo D. PROVIN

Coucher de soleil
L’île de Hydra face au Péloponnèse
Un moment de sérénité

ARMINEL 11,80 CC Cotre
Coucher de soleil
L’île de Hydra face au Péloponnèse

Photo D. PROVIN

Le retour par le Péloponnèse

Les Iles des Cyclades, Kéa et les autres, s’offrent devant l’étrave. Puis ce sera le retour avec un nouvel équipage, deux copains, Alain Mauffret et Didier Métayer, équipiers de choc, qui ont rejoint le bord à Athènes. Tous deux sont capitaines de leur voilier breton. Se joindra un nouvel équipier Frédéric F. tout aussi expérimenté.
Une belle équipe de navigateurs aguerris, sur laquelle chacun peut se reposer en toute confiance. En restant vigilant, toutefois.

Triskel et vagues sauvages
Dessin d’artiste
Théâtre d’Epidaure. 16 300 places. Environ 450 ans avant J.C.
Concours de chant, musique, théâtre, art dramatique, pantomime, tragédie.
Les Grecs anciens avaient la maîtrise de l’acoustique.
Celui qui parlait sur scène était entendu jusqu’en haut des gradins !
Photos archéologue Dr D. Papastamos Edts 1979

Du Péloponnèse à Ajaccio

Retour par le Péloponnèse. Port de Nauplie et visite du grand amphithéâtre d’Epidaure. Allons vérifier les dires : si quelqu’un parle tout bas sur scène, eh bien, oui, on entend très bien du haut des gradins ! Ils maîtrisaient l’acoustique, ces Grecs de moins 450 avant J-C.
Ile de Poros. Le marché des fruits et légumes frais se tient sur les barques des maraichers. Marcher en équilibre sur la grande planche qui relie le quai au bateau. Changer de barque pour compléter ses achats. Les fruits et légumes sont merveilleux de couleurs et se révèleront succulents.
Escale à l’île de Hydra dans une belle crique proche du port. Dans la nuit le vent se lève et fait déraper l’ARMINEL ainsi que plusieurs autres bateaux au mouillage. Incertitude et nuit blanche.
Pêcheurs d’éponges. Escale à Porto Héli, un petit port du Péloponnèse et rencontre avec les pêcheurs d’éponges. C’est en plongeant que les pêcheurs ramènent les éponges, coupées de leur pied.

ARMINEL île de Hydra. Chemin étroit réservé aux ânes.
Photo 1981
Eponges dans un petit port du Péloponnèse
Photo D. PROVIN 1981

Bateau de pêche du port de Poros

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Bardue-Grece-PhotoScan-1024x745.jpg.

Mixalakes Bateau de pêche du port de Poros
C’est écrit sur la coque ! Photo D. PROVIN 1981

Contourner le Péloponnèse

Contourner le Péloponnèse, faire une halte à Navarin après une navigation de nuit, agitée et venteuse, dans une houle à vous décrocher l’estomac. Tout va bien, l’équipage est amariné et expérimenté. Le bateau à peine amarré, l’équipage va se goinfrer de tous les plats grecs arrosés d’une bière grecque dans une petite auberge située dans les hauteurs, loin des restaurants à touristes situés sur les quais. Les sièges sont des caisses de bière vides que l’on retourne pour s’asseoir. Le parasol est de guingois, les habitants, sur leurs pas de porte, s’amusent de nous voir avec un si bon appétit. C’est bon enfant. Bien repu, l’équipage est prêt pour la traversée vers Messine.

Détroit de Messine. Avec la carte marine du SHOM, le voilier fait route vers le détroit de Messine. Les mortels tourbillons de Charybde et Scylla, autrefois affrontés par Ulysse, sont clairement signalés sur la carte ! Tourbillons dans lesquels Dominique, capitaine protégé des dieux, ne tombera pas.

ARMINEL le long de la Sardaigne
ARMINEL remonte le long de la Sardaigne avec un léger vent de travers. Rien à signaler. Le capitaine qui somnole dans la cabine arrière après son quart de nuit, s’éveille avec le sixième sens en alerte. Il passe la tête par le large capot arrière et écarquille les yeux. L’équipier de quart a pris, à l’arrière, la barre franche avec laquelle il barre, le regard rivé vers l’avant et regardant les voiles parfaitement bien réglées. Le capitaine lance à l’équipier un joyeux “ça va ?” Et l’équipier de répondre RAS ! Rien à signaler. Et le capitaine de lui demander de regarder vers l’arrière !
L’équipier écarquille les yeux ! Horreur ! Un cargo lancé à plein vitesse nous remonte exactement sur la même route que notre voilier. Il n’est plus qu’à 100 mètres. L’ordre fuse ” Vire à fond !”Je démarre le moteur et accélération maximale pour s’écarter de la route du cargo qui nous tombe dessus. Le “palpitant” à 200 à l’heure, nous le regardons nous doubler et reprenons notre route avec la consigne de regarder de temps en temps sur l’arrière !
C’est bon d’avoir un sixième sens. C’est dans l’eau le bruit du moteur du cargo qui vient vibrer sur la coque du voilier qui a mis en alerte le capitaine. Avec l’habitude de naviguer les sens du marin restent en éveil de jour comme de nuit.

Ajaccio. ARMINEL finit de remonter le long de la Sardaigne, le voilier passe devant la Magdalena et continue sa route pour arriver en Corse du Sud. Voir en hauteur le village de Bonifacio et embouquer le profond chenal surplombé par les falaises du merveilleux port bien abrité de Bonifacio.
Hisser les pavillons Corse et Breton, solidarité oblige.
La remonté du voyage le long de la Corse se poursuivra vers les Sanguinaires, roches rouges au coucher du soleil, qui veillent sur la baie d’Ajaccio et son port.

Drapeau corse
C’est la tête de l’envahisseur maure, vaincu
.
Dessins d’artiste
Drapeau breton Le Gwen ha du
 Les 4 bandes blanches représentent les provinces de la Basse Bretagne et les 5 bandes noires les provinces de la Haute Bretagne.

Carte. Retour par le Canal du Midi

Bonifacio, Ajaccio, Sète. Retour par le Canal du Midi, Toulouse et le Canal de Garonne, Bordeaux. Navigation en Gironde.
Remontée vers le Golfe du Morbihan. Port Navalo, Arradon.
Carte du voyage de ARMINEL 1981

Photo D. PROVIN

Marseille l’inaccessible
Faire demi-tour et retourner à Ajaccio


Un coup de mistral

Marseille l’inaccessible. Reprendre la mer, quitter Ajaccio et naviguer vers Marseille.
Affronter un terrible mistral avec des vagues abruptes, brutales et très rapprochées ;
le capitaine décide de se mettre en sécurité avant de casser du matériel.
Renoncer à Marseille et retourner à Ajaccio.

Faire demi-tour avec les vagues du mistral orientées sur la hanche arrière du bateau, ce qui repousse le voilier, en fuite avec la plus petite voile, le tourmentin, jusqu’à Ajaccio, à plus de 12 nœuds de vitesse et même 15 nœuds en surf sur les plus grosses vagues, au lieu des 7 nœuds habituels.
Le pilote automatique ne répond plus avec ce vent arrière.
Tenir le cap avec la barre à roue toute une nuit relève d’un tour de force tant le bateau est bousculé et chahuté dans ce mistral.
A l’arrivée dans la baie d’Ajaccio, le vent tombe !

.

ARMINEL 11,80
A l’arrivée dans la baie d’Ajaccio, le vent tombe.
Photo D. PROVIN 1981

Rejoindre le canal du Midi
Départ d’Ajaccio, traversée sans encombre jusqu’à Sète

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1981 Canal du Midi, Canal de Garonne et Golfe du Morbihan

Prendre le canal du Midi à Sète

ARMINEL Canal du Midi.
Ecluses ovales datant de Paul Riquet sous Louis XIV

Photos D. PROVIN 1981

Canal du Midi en 1981
Le seuil de Naurouze

Arriver à Sète, prendre le Canal du Midi. Long de 240 Km, creusé et mis en écluses par Pierre-Paul Riquet, sous Louis XIV. De l’Etang de Thau à Toulouse, il compte 64 écluses, 55 aqueducs, 7 ponts-canaux, 126 ponts et autres déversoirs et abreuvoirs : en tout plus de 350 ouvrages d’art !
En 1981, naviguer sur le Canal du Midi avec un tirant d’eau de 1,70 m est une très belle aventure. Passer par l’extraordinaire Pont-Canal de l’Orb de Béziers et les 9 écluses de Fonsérac, la Cité de Carcassonne et ses remparts.

Arriver au Seuil de Naurouze, à 194 m d’altitude, où les eaux qui alimentent le canal se partagent entre l’Atlantique et la Méditerranée. Traverser la ville de Castelnaudary et bien d’autres lieux.
En 1981, le Canal du Midi est bordé de milliers de platanes, plusieurs fois centenaires. Il est parcouru par un chemin de halage pour les promenades à pied ou à vélo

Passer sous les ponts

ARMINEL Canal du Midi. Passage d’un pont
Mât de 15 m posé sur le bateau.
Photo D. PROVIN 1981

En 2020, le Canal est envasé

En 2020, le Canal du Midi est envasé, il reste ouvert à la navigation pour un tirant d’eau de 1,10 m. Les mâts des voiliers naviguant sur le Canal sont transportés par camion. La plupart des platanes, malades, ont été abattus.

Canal de Garonne

Après Toulouse, le voyage se poursuit jusqu’à Bordeaux, sur le Canal de Garonne, avec ses 53 écluses et ses 193 km.

Ce Canal nous fait passer au-dessus du Tarn, sur le Pont-Canal de Cacor, ouvrage d‘art spectaculaire avec ses 15 arches en briques rouges. Une halte s’impose à Moissac, très belle ville médiévale avec son Abbaye Saint Pierre de Moissac, son cloître et son Église abbatiale du XVème siècle classée au Patrimoine mondial de l’UNESCO. Une autre aventure bien douce. A Bordeaux, le voilier est re-mâté, prêt pour l’Atlantique.

Descendre la Gironde avec ses courants
et ses multiples bancs de sable alluvionnaire

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Cap sur la Bretagne sud

Remonter dans l’Atlantique avant de faire escale dans le vieux port de La Rochelle et ses Tours de la Chaîne et de Saint-Nicolas, mettre le cap sur la Bretagne, saluer le phare morbihannais des Grands Cardinaux, rouge-blanc-rouge, à l’entrée des îles de Houat et de Hoëdic et rentrer dans le Golfe du Morbihan, en passant sous le phare de Port-Navalo, contourner le caillou blanchi d’écume, dit le Mouton, saluer l’île de Gavrinis et son tumulus de 5000 ans, passer dans le goulot entre l’île de Berder et l’île de la Jument, passer par les courants de l’île aux Moines et de Port Blanc, avant la pointe de terre où un mouillage attend l’ARMINEL et son équipage dans l’anse de Pen er men, à la Pointe d’Arradon ! Voir la croix sur la carte marine.

Phare des Cardinaux
Dessin d’artiste
L’anse de Pen er men,
à la Pointe d’Arradon
Le Forban du Bono
Notre Dame de Becquerel, le Forban du Bono.
A na pas confondre avec un Sinagot même s’il a le même gréement.
Photo D. PROVIN 1992

Balade dans le Golfe du Morbihan

Balade dans le Golfe du Morbihan. Retrouvailles avec les Sinagots, voiliers traditionnels du port de Séné, au passage de la tourelle de Roguédas.
Retrouver avec plaisir les oiseaux du Golfe, les promenades et jardins en fleurs et fêter le retour avec crêpes et cidre.

Aigrette en chasse
Photo D. PROVIN
Promenades et jardins en fleurs
Photo D. PROVIN
Jardin botanique Vannes
Photo D. PROVIN
Crêperie Le Goéland
Crêpes et bolées de cidre pour l’équipage
Photo D. PROVIN

Cet aller-retour Athènes-Vannes en voilier, en une année, sera fait avec un petit pilote automatique à vérin fixé sur la barre de secours et un autre pilote circulaire fixé sur la barre à roue. Ce voyage représente moins de dix journées passées à la barre à roue, le pilote automatique ayant fait office de barreur.

Et comme aurait dit Ulysse, Ce fut un beau voyage ! 

Et sans naufrage ! ajoute le Capitaine. Kénavo !

Revenu à son point de départ, à la Capitainerie de Vannes, Dominique apprend qu’il est le seul navigateur, cette année-là, à avoir fait un si long voyage ! Oui, ce fut un beau voyage ! 

Une série ARMINEL

Le voilier ARMINEL deviendra le début d’une série, ARMINEL 1200 à 2 ou 3 cabines. Il sera construit à plus de trente unités dans plusieurs versions.

ARMINEL 11,80 au mouillage dans une crique méditerranéenne
Photo D. PROVIN 1981

ARMINEL aux ESSAIS
Articles dans la presse

De retour de ce voyage en Méditerranée, Sur les traces d’Ulysse, la revue Loisirs Nautiques fait l’essai de ce voilier hauturier. Un compte-rendu précis et détaillé suivra, sur quatre pages, illustré de nombreuses photos. Article paru en novembre 1981, signé V. Théron.
Il en sera de même pour la revue Voiles et Voiliers qui publiera un récit du voyage de ARMINEL.
La revue Bateaux présentera le voilier ARMINEL en fiche technique.

Le travail Homologué de l’architecte, la construction de qualité du chantier naval de Vincent Joyeux, l’exposition à flot de ARMINEL au Grand Pavois de La Rochelle avant son départ, le long voyage en famille avec des enfants est un sujet qui intéresse beaucoup de lecteurs.
D’autres demandes de presse n’ont pu être satisfaites, faute de temps pour l’architecte qui préfère le dessin et le calcul des carènes nouvelles à l’écriture d’articles pour la presse.
Rédacteurs en Chef de revues nautiques et journalistes aiment cette approche du bateau personnalisé, en bois-moulé, renforcé, sur une structure de couples multiples et d’un puissant bois de quille en lamellé qui va de l’avant à l’arrière. Cela donne un sentiment de solidité et de sécurité fait pour affronter le très mauvais temps en voyage.
ARMINEL, un vrai croiseur familial hauturier !

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Articles dans la presse

ARMINEL, un croiseur hauturier
Article, Aux ESSAIS, de la revue Loisirs Nautiques.

V. Théron Novembre 1981
ARMINEL, un croiseur hauturier
Article, Aux ESSAIS, de la revue Loisirs Nautiques.

V. Théron Novembre 1981
La revue Voiles et Voiliers publiera le récit de ce voyage.

La vie d’architecte naval

La vie d’architecte naval va reprendre à un rythme effréné pour satisfaire toutes les commandes.
Dominique est toujours le nez sur la table à dessin, avec lattes et plombs, parfois jusqu’à la limite de l’épuisement.

Qui disait : Pour vivre heureux, vivons cachés ?

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Jean-Pierre-Florian-picasa-2.jpg.

Pour vivre heureux, vivons cachés.”
écrivait Jean-Pierre Florian dit JP
Auteur célèbre pour ses 30 citations

Portrait du 18ème siècle

Navigation aux îles des Glénan sur le voilier ATOU 1200
Dominique PROVIN 2021
Architecte naval célèbre pour ses 80 bateaux
Selfie du 21ème siècle
Eh JP ! Tu veux ma photo ?

Dominique Provin, un architecte naval si discret
Sa devise préférée : Bien faire et laisser braire !

Devise de l’Abbé Pierre


ARMINEL Bateau de Grand Voyage 1981
Enfants à bord 4 ans et 7 ans en fin de voyage
ARMINEL Bateau de Grand Voyage. La petite. 1981

“Une bien jolie navigation”

ARMINEL Bateau de Grand Voyage. Sous spi.
Photo D. PROVIN 1981
ARMINEL Bateau de Grand Voyage
Un joli voyage par tous les temps
Photo D. PROVIN 1981

“Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage”
Récit Janvier 2022

1981 Voyage de Vannes à Athènes
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